Repousser l'âge de la retraite, jusqu'où ?
L’Assemblée nationale a adopté, lors de l’examen en première lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2009, un amendement autorisant les salariés à travailler, sur la base du «volontariat», jusqu’à 70 ans contre 65 aujourd’hui. Ces cinq années supplémentaires compteraient pour le calcul de la pension versée.
L’UMP nous dit «qu’il n’est plus acceptable aujourd’hui qu’un homme ou une femme âgé de 65 ans soit mis à la retraite contre son gré, du seul fait de son âge, alors même qu’il n’a pas forcément toutes ses annuités d’assurance ou qu’il souhaiterait prolonger son activité pour améliorer sa pension». On nous dit aussi que seule une minorité de travailleurs exerce encore un emploi à 65 ans. C’est vrai que les entreprises mettent au chômage un nombre incalculable de travailleurs de plus de 50 ans, on appelle souvent ça la préretraite, en fait, toujours, de la discrimination et la recherche de profit par la «réduction des coûts». Les hommes sont donc des coûts pour eux !
Que se cache-t-il derrière cette mesure que le gouvernement essaie de minimiser ? Deux choses :
1) Une attaque frontale inacceptable contre les catégories de la population travaillant dans les conditions les plus pénibles, les plus susceptibles de ne pas avoir leurs annuités en raison du chômage, et les plus susceptibles de vouloir augmenter une retraite dont le montant est inférieur au seuil de pauvreté.
L’espérance de vie des ouvriers à 35 ans est de 74 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes. Celle des employés de 75 ans pour les hommes et de 83 ans et demi pour les femmes (chiffres INSEE 2005). Une petite décennie de pension à peine suffisante, quelle aumône ! De qui se moque-t-on ?
2) Cette mesure va servir à ne pas revaloriser les retraites sur le refrain du «travailler plus pour gagner plus». Travaillez plus pour ne pas crever de faim à la rue plutôt !
À terme, après «expérimentation» cela aboutira à allonger d’office l’âge de départ à la retraite avec des pensions de plus en plus indigentes, et des travailleurs arrivant, avec de la chance, à l’âge requis avec une santé en lambeaux.
Quel modèle de société nous proposent-t-ils ? Celui des retraités américains septuagénaires contraints de chercher du travail pour pouvoir manger.
La CNT s’oppose à cette remise en question des avancées sociales conquises par la lutte ! Une seule solution, la lutte de classe !
Confédération nationale du Travail, 3 novembre 2008.