Le dernier des métiers...

Publié le par la Rédaction


Les policiers s’évertuent à nous convaincre qu’ils exercent un métier difficile. Une tâche pénible. Ils s’appliquent à nous émouvoir en faisant étalage de leurs états d’âme. À la limite, ils nous feraient verser des larmes en tentant de nous faire comprendre qu’ils ne sont pas aimés.

Armés, et même surarmés en opération, nos policiers se plaignent d’être agressés, de tomber dans des guets-apens, et ne cessent de comptabiliser leurs collègues blessés en service commandé. Diable ! Si cette activité leur paraît à ce point dangereuse, qu’ils s’adressent à l’Anpe pour trouver un emploi plus paisible. Bien sûr, le policier nous explique que, par vocation, il a choisi d’assurer l’ordre public. Plus certainement, c’est la perspective du chômage qui a poussé cet homme (ou cette femme) vers la sécurité de l’emploi. Avec cette certitude de se trouver du bon côté de la barricade sociale, et même considéré comme un excellent serviteur de l’État. Étant noté au résultat, il a nécessairement tendance à multiplier les interpellations, à constater des délits, souvent imaginaires — et à se faire détester par ses concitoyens.

Peut-on dire que ce gardien de la paix — c’est toujours l’appellation en vigueur — exerce une profession ? Cela peut se discuter ! Un bon professionnel, au terme d’un apprentissage sérieux, doit être en mesure de faire état de son savoir-faire. Le policier quant à lui, ne peut se prévaloir que de la qualité de ses coups de matraque Tonfa ou de son habileté à tabasser un «individu», bien plus que de se souvenir des rares notions de droit acquises au terme d’une année passée à l’école de police. Une certitude : policier, c’est une fonction répressive et, en tout cas, le dernier des métiers…

Maurice Rajsfus
Que fait la police ? no 24, novembre 2008
Bulletin d’information anti-autoritaire.

Publié dans La police travaille

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