Manifestation anti-sécuritaire à Lyon le 16 octobre
Pour gérer la misère sociale et économique, les gouvernements choisissent le sécuritaire et l’État policier.
Combattons pour nos libertés !
Manifestation
Jeudi 16 octobre
18h30 place des Terreaux
à l’appel de la CGA 69, UD CNT 69, FA Lyon, OCL Lyon.
Appel du groupe Durruti de la CGA-Lyon
Le gouvernement a beau changer le nom de son fichier informatique d’EDVIGE en EDVIRSP [pour Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information Relative à la Sécurité Publique], ne nous y trompons pas, le fichage politique est bel et bien en place en France et ce ne sont pas les quelques modifications apportées au texte de loi qui y changeront quoi que ce soit. Il n’y a là que de quoi soulager ceux qui, Bayrou et PS en tête, ne se sont élevés contre ce texte que bien tard par pur opportunisme politique, laissant dans l’ombre le reste d’un arsenal sécuritaire pourtant bien fourni.
EDVIRSP, vu que tel est désormais son nom, continuera donc de ficher les personnes «dont l’activité indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique» ; soit, car tout n’est affaire que de contexte, quiconque s’implique dans la vie sociale, associative, politique, syndicale, comme le prévoit toujours explicitement cette loi. Le tout dès 13 ans en enregistrant notamment l’état civil, les adresses physiques, les adresses électroniques et numéros de téléphone ainsi que les «signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement» (!). Sans compter les autres systèmes de fichage, parmi lesquels STIC et surtout CRISTINA, dont même la CNIL ne saura jamais rien, secret défense oblige. Ces fichiers pouvant être constitués et consultés par les forces de police sans qu’aucune infraction ne soit pour autant commise.
Reste que dans notre vie de tous les jours la logique sécuritaire sous toutes ses formes est chaque jour plus présente. Cette logique qui fait que nous sommes filmés à chacun de nos pas (400 caméras fin 2007 dans les rues de Lyon, sans compter celles des magasins, banques, etc.), qui autorise la police, sur simple soupçon d’un délit, sans preuve, à nous prélever notre ADN, nous fichant ainsi pour de nombreuses années jusque dans nos cellules. Les générations suivantes n’ont que peu de chance de se révolter contre cette logique : on les y habitue dès l’école où, sous l’œil des caméras, les enfants doivent poser leurs pouces sur des bornes biométriques où empreintes digitales (et bientôt cartographie de l’iris) leur permettent seules d’obtenir leur repas.
S’il nous arrivait de vouloir nous révolter la police est plus que jamais présente, appuyé par les nouvelles technologies et les armes qui vont avec (Taser, drones, etc). De même qu’un service de renseignement généraux désormais fusionné avec le contre-espionnage sous le nom de «renseignement intérieur». La loi Perben II avait déjà autorisé en son temps les écoutes (4 millions de «réquisitions téléphoniques» en 2007 [Source : numéro du 5/12/07 du Canard enchaîné, 4 millions dont seulement 27.000 autorisés par des juges]), la pose de micros et la fouilles des domiciles, sans que la «cible» n’ait jamais conscience ni de ces atteintes à sa vie privée, ni des procédures enclenchées contre elle.
Nous ne devons surtout par lever la tête, sous peine que «Big Brother» soit immédiatement au courant ; il nous faut ainsi continuer une vie de petits soldats où nous ne pouvons, ne devons, que travailler puis consommer et ainsi de suite. La répression des différents mouvements sociaux est là pour nous le rappeler et maintenir en place une société où les inégalités sociales sont de plus en plus criantes.
Un tel constat ne peut laisser indifférent, notre société fiche chaque jours un peu plus ses individus et pourtant l’humain ne saurait être ainsi réduit, parqué, fiché, signalé. Et c’est parce qu’on s’en doute qu’on essaie de lui inculquer, dès le plus jeune âge, cette docilité au marquage. Agissons dès aujourd’hui contre ces logiques et ne les laissons pas s’imposer dans nos vies, insurgeons-nous tant que nous le pouvons encore, utilisons tous les moyens à notre disposition, quitte à faire comme ces lycéens de Gif-sur-Yvette qui face à l’installation de bornes biométriques, ont préféré le sabotage à la soumission et au marquage.
Qu’il ne s’agisse pas de s’attaquer aux «dérives» du sécuritaires mais bien à ces logiques elle-mêmes avec tout ce qu’elles portent de relents fascisants et totalitaires.
Face au sécuritaire :
Riposte sociale et libertaire !
Riposte sociale et libertaire !
En termes de biométrie la dernière installation à Lyon a eu lieu au lycée Lumière et fait l’objet d’une lutte des lycéens, soutenons-les !
Rebellyon, 6 octobre 2008.