Infos & analyses libertaires

Publié le par la Rédaction

Édito

La représentativité syndicale tant débattue se résume aujourd’hui à un accommodement entre État (gouvernement), patronat et centrales syndicales à tendance hégémonique. Le partage du gâteau se fera à coup sûr au détriment du syndicalisme revendicatif, autonome, autogestionnaire, à vocation révolutionnaire.

Exit les organisations ouvrières antiétatiques, anticapitalistes et fédéralistes ! L’heure est à la sacralisation du syndicalisme de «lobbies», un syndicalisme qui se passe aisément de luttes et y compris de militant-e-s.

Après le social, lieu temporel par excellence, osons une incursion dans le «spirituel».
La visite du pape à sa «fille aînée» ne souffre d’aucune contestation officielle. C’est que le religieux regagne du terrain et, avec lui, s’amorce une régression sans précédent des libertés individuelles, de l’idée d’ouverture, du débat et de la laïcité…

L’idéologie castratrice du recours incontournable au divin suppose un abandon de la contestation des institutions «terrestres » en place, institutions qui garantissent, soit dit en passant, une paix temporelle bien pratique aux institutions «divines».

Une de ces institutions terrestres,
la carcérale pour la nommer, garantit aux représentants de l’État, aux capitalistes et aux institutions religieuses le déroulement sans à-coups de l’agencement sociétaire inégalitaire. En effet, tout élément, tout groupe ou toute organisation tentant d’entraver cet agencement inégalitaire se voit tour à tour tancé, réprimé, matraqué, poursuivi en «justice» avant d’être enfermé au motif que la paix sociale est à ce prix.

On peut discuter de tout, à condition de ne pas aborder les fondamentaux politiciens et les trajectoires empruntés par les libéraux et les sociaux-démocrates réunis (raison d’État oblige) et les saccages opérés par le capitalisme triomphant. Le marché n’est-il pas de nos jours considéré comme sacré par la quasi-totalité des organisations «étatistes» y compris les syndicats ? — ces derniers, rappelons-le, s’étaient à l’origine organisés pour mettre à bas l’État et l’exploitation capitaliste de l’homme par l’homme. L’enfermement devient ainsi un moyen de régulation satisfaisant pour les tenants du statu quo social.

Pour ajouter à cette palette régressive et répressive, parlons d’
Edvige, moyen efficace de fliquer et ficher toutes celles et tous ceux qui sont soupçonnés de présenter (un jour) un danger pour les nantis et leurs chiens de garde. Il ne s’agit plus de traquer les opposants reconnus à la barbarie capitaliste et à la trique étatique, mais avec Edvige, l’extension au champ de la délinquance et à celles et ceux qui n’acceptent pas l’ordre établi devient une réalité.

Au moment de boucler l’édito il est loisible de s’apercevoir que, quel que soit le côté par lequel on aborde la société, le spectacle est toujours désolant : enfermement économique et social, enfermement religieux, enfermement carcéral, enfermement individuel et comportemental, voilà ce qui compose notre quotidien et notre futur si nous n’y faisons pas gaffe.
Il est grand temps de se révolter, individuellement et collectivement afin que nous puissions entrevoir un avenir fait de libertés individuelles et collectives, d’égalité sociale et économique, de solidarité et d’entraide.
L’avenir se construit dès aujourd’hui au travers de luttes autonomes, radicales, autogestionnaires…
Des luttes qui s’attaquent à tous les interdits et tous les tabous que nous imposent les gens de Pouvoir !

Infos & analyses libertaires no 73, septembre-octobre 2008
Bimestriel de la Coordination des groupes anarchistes.

Publié dans Agitation

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