Les mamelles de l'impérialisme français

Publié le par la Rédaction

La France est engagée dans «un combat essentiel contre la barbarie, l’obscurantisme et le terrorisme», elle a «en charge avec les autres grands pays du monde la responsabilité de la paix dans le monde». Non, ça ne date pas de l’empire colonial français. C’est Sarkozy à Kaboul le 21 août justifiant l’engagement militaire français en Afghanistan, mais aussi les interventions militaires et politico-économiques en Afrique et ailleurs. Parce qu’il faut utiliser un gros mot : c’est l’impérialisme français. Sous couvert de la défense des droits de l’homme, il s’agit pour l’État d’opprimer, soumettre, exploiter des pays, des peuples. Pour les États-Unis, la Russie, la Chine, pareil. En ex-Yougoslavie, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, le sang coule.

Mais Sarkozy ajoute encore : «La défaite à l’autre bout du monde se paiera d’une défaite sur le territoire de la République». Kezako ? Pour nous aussi un lien existe entre cet impérialisme à l’extérieur et la politique sécuritaire à l’intérieur. Pour assurer sa place entre autres nations, le pouvoir a besoin d’un arrière-pays calme. Fichage, lois répressives, prisons bourrées, campagne contre la «mouvance anarcho-autonome» et la fraîche «nébuleuse libertaire», déportation des sans-papiers… Sans oublier que les guerres là-bas permettent un certain maintien des conditions de vie ici, où nous profitons des miettes du profit. Ne chialons pas sur le sort des soldats professionnels en Afghanistan, ne jouons pas aux pacifistes niais. Ce sont les liens entre ici et là-bas qu’il faut éclairer.


Résistons ensemble no 67, septembre 2008
Contre les violences policières et sécuritaires.
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