Des luttes, pas des cultes !
Lors de sa tournée en France, du 12 au 16 septembre, Joseph Ratzinger (aussi connu sous le pseudo de Benoît XVI) rencontrera le gouvernement français. Une rencontre en parfaite contradiction avec la séparation de l’Église et de l’État en théorie acquise en France (sauf en Alsace-Moselle).
Sarkozy + Ratzinger = Travail, Famille, Patrie
Adepte de la religion comme outil de pacification sociale, Sarkozy n’hésite pas à dérouler le tapis rouge à une institution qui a toujours prôné le retour à l’ordre moral. L’Église n’a jamais caché ses penchants les plus réactionnaires. Sous couvert de parler «d’Amour et de paix», ses partisans les plus intégristes n’hésitent pas à défiler en scandant les «pédés au bûcher» et à déclarer l’homosexualité comme «contre-nature». À cette homophobie ouverte, s’ajoute une haine des femmes à toute épreuve. Ces dernières ne sont bien vues que lorsqu’elles restent dans leur rôle d’épouse et de mère soumises au «père de famille». Cette défense de l’ordre moral est complétée par la lutte contre la contraception et le droit à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse). Même si cela se fait au prix de plusieurs millions de vies humaines comme lorsque Jean-Paul II a condamné l’usage du préservatif malgré la propagation du SIDA. L’Église «aime, veut la paix, veut aider», mais surtout contrôler les individus jusque dans leur intimité.
Les grenouilles de bénitier passent à l’offensive
Les visées d’ingérence de l’Église catholique dans l’espace public ne sont ni folkloriques ni révolues. Au Mexique, le clergé tente de prendre la direction des universités. En Europe, l’IVG n’est pas autorisée dans plusieurs pays et le gouvernement polonais est présidé par un catho intégriste de la pire espèce. La France n’est pas épargnée par ce regain de «spiritualité» puante. Sarkozy a déjà très clairement indiqué ses intentions en affirmant que «l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur». Il agit en conséquence en voulant instaurer des cours «d’éthique et de morale» à l’école ce qui sera du catéchisme allégé. Pire encore, il projette de réformer la loi de Séparation de l’Église et de l’État de 1905. Présentée comme «simple toilettage», cette révision autorisera le Vatican et les municipalités les plus béni-oui-oui à financer les officines de cathos intégristes.
Rester toutes et tous vigilants contre l’ingérence religieuse
Nous devons refuser toute emprise des religions sur la société. L’histoire montre qu’à chaque fois qu’elles en ont la possibilité, les «Églises» tentent d’imposer leur loi à la société toute entière. Ces tentatives ne sont pas liées à telle ou telle religion, mais à la position de pouvoir acquise par chaque Église au sein d’une société. Plus une Église a conquis un pouvoir important, plus elle exercera ce pouvoir de façon dictatoriale. Cette vigilance contre les religions est d’abord un combat concret, pour le droit des femmes à disposer de leur corps, pour le respect de la dignité et des droits des homosexuel-les, pour la liberté d’expression, pour la défense d’un service public laïc de l’éducation et de la santé, pour le droit de chaque individu à vivre, aimer et mourir comme il le souhaite… Nous défendons le respect intransigeant de l’épanouissement et de l’autonomie des individus et celui d’une solidarité collective pour permettre à tous et toutes de vivre dignement.
C’est pourquoi nous revendiquons :
— Une absolue séparation de l’État et des religions, partout en France (renforcement de la loi de 1905, dénonciation du concordat en Alsace-Moselle),
— Le droit à la contraception et l’avortement libres et gratuits,
— La reconnaissance de toutes les formes de vie commune librement consentie et d’éducation partagée des enfants.
Manifestation à Paris vendredi 12 septembre à 18 heures 30
Métro Filles du Calvaire
à l’appel du collectif Remballe ton Pape