Pas de trève pour la répression !

Publié le par la Rédaction


C’est bien connu, la période idéale pour les sales coups ce sont les vacances dété. La privatisation annoncée en catimini pendant la pause estivale, devant saccompagner de la mise au pas des éléments les plus récalcitrants à la casse du service public.
En ligne de mire : les syndicalistes indépendants et non à la solde de La Poste. Notre collègue Serge Reynaud, facteur à Marseille Colbert et militant CNT en sait quelque chose.
Il risque la révocation !
Son Crime : Une prise de parole non autorisée et la participation à une action collective devant la direction de La Poste des Bouches-du-Rhône.

Les Faits : Le 21 mai, pendant le conflit départemental contre Facteur d
Avenir, Serge passera outre linterdiction faite par le directeur de prendre la parole et sexprimera devant ses collègues, comme il le fait sans problèmes depuis le début de la grève. Deux jours plus tard, lors dun rassemblement des postiers devant la DOTC, sous un soleil de plomb et après plusieurs heures dattente face à une direction méprisante, arrogante, ne voulant pas les recevoir pour négocier, les esprits séchauffent. Certains facteurs veulent alors entrer mais laccès étant sécurisé, il leur sera impossible de pénétrer dans les locaux.

La grève se termine, les semaines passent, puis Serge est convoqué et auditionné pendant plusieurs heures par un «enquêteur» de La Poste. Il lui sera entre autres reproché d
avoir pris la parole pendant cinq minutes, alors que le directeur ne lui en avait pas donné lautorisation. Un huissier ayant constaté les faits.

Ce même huissier à la mémoire très sélective tel le chien de Pavlov ne retiendra que Serge parmi la centaine de postiers rassemblés devant la DOTC des Bouches-du-Rhône. En plus, il est considéré en être le meneur (Pas mal pour le représentant d
un syndicat dit «non représentatif»).

Si cela ne suffisait pas, pour en rajouter une couche et alourdir le dossier, il est aussi accusé d
avoir sorti la porte d’un sas de sécurité de son rail. Quand on voit le poids que cela représente, on imagine mal que cela puisse être un acte isolé. Mais bon, lessentiel étant de trouver un prétexte pour faire payer cette grève de trois semaines, certains ont bien retenu la phrase dun célèbre ministre de linformation dune certaine période trouble de lhistoire : «Plus le mensonge est gros, plus il passe.»

Tout cela pourrait prêter à rire, tant cela est ubuesque, mais les conséquences en sont dramatiques.

En effet, quelques temps après l
audition, le directeur de Marseille Colbert lui stipulait que son dossier était transmis au Siège de La Poste, à Paris. Ce qui signifie en clair, que Serge risque une sanction du 4e groupe !

C
est-à-dire : Soit la révocation, soit la mise en retraite d’office. Difficile à imaginer pour notre collègue âgé de seulement 38 ans !

Pour Serge, militant de longue date à la CNT ce n
est pas une première. En ligne de mire depuis son arrivée à La Poste pour ses activités syndicales, labsurde et le délire kafkaïen postal répressif : il connaît.

En 1994, il était sanctionné d’un avertissement pour une participation à un piquet de grève, alors que lors du constat de l’huissier il était absent. C’est une constante chez les huissiers utilisés par La Poste d’avoir des troubles de la vue.

En 1998, après un dossier monté de toute pièces par sa receveuse l’accusant de lui avoir détruit son véhicule de fonction avec sa voiture, il eut fallu une enquête de Gendarmerie pour totalement le disculper et permettre à Serge de reprendre le travail, après plusieurs mois de suspension de service.

Ils n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Les hyènes ne lâchent pas si facilement leur proie.

Il est évident que l’on veut réduire au silence un militant gênant. L’entreprise Poste, dont rêvent nos managers de choc, est une Poste avec un personnel soumis, corvéable à merci et avec des syndicats ne contestant jamais, n’appelant pas à la grève mais signant et accompagnant tous les accords.

Ils ne reculeront devant rien. Même en ayant recours aux pratiques les plus pourries. Notre camarade Gil de la CNT PTT 75 en sait quelque chose, avec 4 mois de mise à pied suite à l’utilisation de témoignages anonymes. C’est dans l’air du temps...

Et il est plus que temps d’inverser la tendance !

Contre la répression, nous devons tous être unis !

Car un coup contre l’un d’entre nous,
est un coup contre TOUS !


Exigeons l’arrêt des poursuites disciplinaires contre Serge Reynaud, en envoyant courrier, fax ou mail, en téléphonant au siège de La Poste :

44 boulevard Vaugirard, 75015 PARIS
Tel : (01) 55 44 00 00
Fax : (01) 55 44 33 00 ou (01) 55 44 01 25

Ne laissons pas La Poste sanctionner,
et encore moins révoquer,
Serge en toute impunité !


Confédération nationale du Travail
Fédération des syndicats PTT
, août 2008.

Publié dans Colère ouvrière

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