L'incendiaire c'est Hortefeux

Publié le par la Rédaction

Incendie au CRA de Mesnil-Amelot : l’incendiaire c’est Hortefeux

Solidarité avec les sans-papiers et leurs soutiens


Les politiques anti-immigrés du gouvernement Fillon sont directement responsables de
l’incendie qua connu le Centre de Rétention Administrative (CRA) de Mesnil-Amelot, et avant lui, celui de Vincennes. Impossibilité dentrées légales sur le territoire, arbitraire des préfectures, clandestinité imposée, chasse aux sans-papiers, arrestations massives, enfermement (des adultes, des enfants, des malades…), et expulsions de masse : cest cette politique inique, qui connaît son lot quotidien de drames et parfois de morts, qui est contestée aujourdhui. Cette politique de pression sur les migrants est une des facettes dune politique globale de guerre de classe qui est menée à léchelle planétaire par les gouvernements, français inclus. Son but est simple : maintenir en place le système qui garantit des profits maximum aux patrons par une répartition totalement inégalitaire des richesses produites en France comme dans le monde. Ainsi, lobjectif des gouvernements nest pas larrêt de limmigration, mais la mise à disposition pour les patrons dune main dœuvre corvéable car soumise à la peur de la police et larbitraire des préfectures.

Des luttes et des résistances partout

Face à ces injustices vécues quotidiennement par les personnes sans-papiers, des résistances et des luttes ont lieu sur tous les fronts : dans les écoles pour les enfants et leur famille, autour des CRA, dans des entreprises, avec des collectifs de sans-papiers, etc. Cette politique injuste crée une pression qui est à l
origine des résistances légitimes et des nombreuses luttes. Celles dans et autour des CRA en sont une illustration.

Les CRA : prisons pour sans-papiers

La politique du chiffre menée par le gouvernement a abouti à la construction de nouveaux CRA à grande capacité, véritables prisons pour sans-papiers. C
est de ces centres de rétentions où sont concentrés de nombreux sans-papiers en attente dexpulsion que sont apparues de nouvelles formes de luttes. Le centre de Vincennes a connu de nombreux mouvements de protestation dans lhiver qui se sont propagés. La réaction de lÉtat a été comme toujours la répression : déplacement des «leaders», utilisation de Täser par la police, etc.

Depuis, Vincennes a brûlé suite à la mort d
un sans-papiers cardiaque. Mesnil-Amelot, autre CRA nouvelle formule a connu un incendie suite aux matraquages et gazages policiers sur les sans-papiers, pendant quun rassemblement de soutien se déroulait à lextérieur. Ces incendies sont une des conséquences logiques de la répression grandissante que subissent quotidiennement les sans-papiers. Aujourdhui, la réponse du gouvernement, ce sont des sans-papiers qui sont traduits devant les tribunaux et les manifestants qui font lobjet de poursuites. Le ministre de lImmigration demandant même linterdiction dune manifestation prévue devant le centre de rétention. Ainsi, lÉtat montre son visage de toujours face à la contestation de sa politique : la répression policière et judiciaire et la remise en question des libertés publiques.

Contre l
enfermement et les CRA : solidarité !

La Coordination des Groupes Anarchistes apporte sa solidarité aux sans-papiers et militants poursuivis. Pour voir disparaître tout ces lieux d
enfermement que sont les CRA, exigeons la régularisation de tous les sans-papiers et labrogation des lois anti-immigrés qui fabriquent les retenus de demain. Noublions pas que les lois dexception réservées aujourdhui aux sans-papiers sétendront demain à tous si nous ne réagissons pas.

Pour un monde sans frontières :
liberté de circulation et d
installation !




Colère des défenseurs des sans-papiers contre Brice Hortefeux

Le gouvernement durcit le ton face aux soutiens des sans-papiers mais des militants et des organisations l’accusent de chercher à détourner lattention de la situation dans les centres de rétention.

Dans un communiqué, une demi-douzaine d
associations, dont la Cimade, la Ligue des droits de lhomme et le Réseau éducation sans frontières (RESF), reprochent aux autorités de «chercher un bouc émissaire».

Le ministre de l
Immigration, Brice Hortefeux, a interdit une manifestation pour la défense des sans-papiers prévue samedi prochain devant le centre du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), théâtre dincidents le week-end dernier.

Mais Rodolphe Nettier, le président de «SOS soutien aux sans-papiers», association particulièrement visée par le gouvernement, dément avoir appelé à un nouveau rassemblement samedi prochain.

«Nous avions annoncé que nous ne voulions pas attiser la situation et nous n
avons pas déposé de formulaire en préfecture», a-t-il dit à Reuters.

«Tout ça, c
est une manipulation. On tente de criminaliser les associations pour quon se désintéresse de ce qui se passe dans les centres de rétention», a ajouté Rodolphe Nettier.

Dans leur communiqué, les associations estiment qu
en désignant tel ou tel militant associatif et en faisant interdire une manifestation, «les pouvoirs publics sexonèrent de leur responsabilité».

«Avec de telles manœuvres d
intimidation, le ministre de lImmigration sen prend au travail de toutes les associations de soutien aux sans-papiers. Il tente, devant lopinion publique, de trouver un bouc émissaire et porte ainsi atteinte à la liberté dexpression et de manifestation», déclarent-elles.

Samedi dernier, des sans-papiers menacés d
expulsion ont tenté de mettre le feu à des éléments de literie dans le centre du Mesnil-Amelot, proche de laéroport de Roissy. Selon les autorités, «le mouvement a été incité de lextérieur par une vingtaine de manifestants dun collectif de soutien aux sans-papiers».

Deux personnes jugées lundi en comparution immédiate après les incendies de samedi ont été partiellement relaxées par le tribunal correctionnel de Meaux. La ministre de la Justice, Rachida Dati, a cependant fait appel de cette décision.

Brice Hortefeux a estimé pour sa part qu
une nouvelle manifestation était susceptible de dégénérer.

Fin d
un monopole ?

La préfecture de Seine-et-Marne a fait savoir que la manifestation «sera interdite si l
association dépose une déclaration officielle» et que «tout attroupement aux abords du CRA sera illégal si lassociation ne dépose pas de déclaration».

Brice Hortefeux et la ministre de la Justice, Rachida Dati, ont également annoncé le dépôt d
une plainte contre le collectif, qualifié de «groupuscule dextrême gauche».

Brice Hortefeux s
est appuyé sur des propos prêtés par un quotidien à Rodolphe Nettier, qui aurait déclaré : «Notre mot d'ordre, cest de brûler les centres.»

Or, le président de l
association assure navoir jamais tenu de tels propos.

«J
ai déclaré quon soutenait les sans-papiers au niveau juridique et quand on ma demandé ma position sur les incendies, jai dit que cétait de la légitime défense. Je nai pas dit que notre mot dordre était de brûler les centres. Nous demandons leur fermeture immédiate et définitive», a-t-il dit.

Rodolphe Nettier a publié un droit de réponse mais le quotidien a maintenu sa version.

Ces tensions avec «SOS Sans-papiers» interviennent au moment où le ministère de l
Immigration déplore la «situation de monopole» dun collectif historique, la Cimade, qui apporte une aide juridique aux étrangers placés en rétention.

Le président de la Cimade, Patrick Peugeot, a eu la confirmation fin juillet qu
un nouveau décret autorisant lÉtat à passer une convention avec «une ou plusieurs associations» serait publié dici la fin août.

Pour le collectif, «émietter le soutien des personnes en rétention par une mise en concurrence des associations interdirait toute vision d
ensemble du processus déloignement des étrangers. Et ce faisant, affaiblirait, voire rendrait à terme impossible, la fonction dexpertise et de témoignage.»

Gérard Bon & Pascal Liétout - Reuters, 6 août 2008.
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