Une arrestation de plus à Montreuil
Le 29 juillet, G. s’est fait arrêter à dix heures du matin en pleine rue, à Montreuil, alors qu’il sortait de là où il avait passé la nuit. Sous la réquisition de la juge anti-terroriste Marie-Antoinette Houyvet, l’équipe de la brigade criminelle section anti-terroriste du commandant Mario Menara le place immédiatement en garde à vue en régime anti-terroriste.
Ce qui implique que celle-ci peut durer jusqu’à 96 heures, qu’il n’a droit à un avocat qu’à partir de la 72e heure et que c’est le juge qui décide s’il peut prévenir un proche, en l’occurrence elle le refusera.
On lui déclare rapidement que l’objectif de cette arrestation est de comparer son ADN à ceux qui auraient été retrouvés sur un engin incendiaire, sous une dépanneuse de police en mai 2007. Deux personnes dont les ADN correspondraient sont en détention et la brigade criminelle dit rechercher encore trois personnes de sexe masculin dont les ADN correspondraient à ceux prélevés sur l’engin. Deux policiers menottent G. à une chaise, lui ouvrent la bouche de force et prélèvent son ADN.
La brigade criminelle affirme que deux gardes à vue passées avec Juan et une vérification d’identité à l’occasion d’une manifestation devant la prison de Fresnes en soutien à celui-ci, sont des éléments suffisants pour lancer une investigation contre G. En l’occurrence, cette investigation a déjà donné lieu à une filature pendant un temps indéterminé («On sait où tu as dormi et à quelle heure tu te lèves»), une surveillance des appels téléphoniques (G. peut voir précisément sur une table de la brigade tous les appels qu’il a donnés et reçus et les noms qui correspondent à ces numéros pendant au moins trois semaines), et à une enquête sur ses activités. Les interrogatoires portent sur les liens qu’il entretiendrait avec les personnes incarcérées au cours dans cette affaire.
Mais G. n’a «rien à déclarer». Alors les flics discutent, jouent les gentils, tentent de cerner le profil… Suit une réquisition au domicile de G. lors de laquelle des tracts (Refuser le fichage ADN, Pourquoi nous haïssons la police, Quand la BNP collabore, Fêtons la destruction du CRA Vincennes), une brochure (Refuser le fichage ADN) et une affiche (Réunion contre les nouvelles technologies de police) sont saisis et mis sous scellés. La brigade criminelle dit s’occuper des actes de violence de la mouvance anarcho-autonome (à cette occasion G. apprend par un flic que RESF en ferait partie) et plus particulièrement de l’affaire de la dépanneuse et de celle d’agences BNP dévastées et incendiées.
Elle convoque pour le lendemain les trois personnes présentes dans l’appartement au moment de la perquisition. Les flics menacent : «Si vous ne venez pas, vous ne pourrez pas sortir de France» ou «Tant que vous ne venez pas, G. ne sortira pas».
Après de longues discussions et sous la pression de la police, les trois personnes se rendent au quai des Orfèvres. On les interroge sur les liens qu’ils entretiendraient avec les personnes de l’affaire pré-citée, sur les tracts saisis, sur leur présence et celle de G. à Montreuil. Les trois personnes convoquées déclarent méconnaître l’affaire ainsi que les personnes supposées concernées. Enfin, les flics disent que l’ADN ne correspond pas, ils attendent que les personnes convoquées soient interrogées et ils reclâchent G.
Les lois sont immorales, notre délinquance a des principes… actifs.
Liberté pour Isa, Juan et tous les autres enfermés !
Pour plus d’informations : brochure Mauvaises intentions.
Indymédia Paris Île-de-France, 3 août 2008.