Signer la pétition "L'honneur perdu d'Edwige"
Nous avons lancé cette pétition mercredi 9 juillet. Parallèlement le 11 juillet une autre pétition, plus «austère» était lancée avec le soutien de nombreux syndicats et associations. Il va de soi que nos deux pétitions sont complémentaires et que nous convergerons dans toute initiative pour bloquer la décision liberticide de mise en place du fichier Edvige.
Avec M. Sarkozy, et son videur de boîte de nuit Hortefeux, nous commençons à avoir l’habitude de perdre tout ce à quoi on tenait. On gagne moins en travaillant plus, on fait des centrales nucléaires comme suite du Grenelle de l’environnement, on remplace le faire par la communication sur le faire, et on propose le Kärcher comme solution au problème des banlieues.
On a tout accepté plus ou moins de bon cœur, nous ne sommes pas rancuniers, on s’est laissé faire avec docilité… Mais maintenant, nous disons halte. Parce que trop, c’est trop !
Voilà que M. Sarkozy, premier flic de France, propose un pas de plus dans l’indignité, dans la honte : un nouveau fichier pour ficher des innocents… au cas où. Et ceci dès l’âge de 13 ans. Tout ceci à vrai dire, bien que gênant, ne serait pas si grave que cela, s’il n’avait pas commis l’irréparable : il a appelé ce fichier EDVIGE. Alors là, nous disons non.
Nous appelons toutes les Edwige de France à se révolter contre cet attentat à leur honneur. Nous qui lançons cet appel, pouvons attester de beaucoup d’Edwige connues de nous, qui n’ont rien à voir avec un fichier policier à la Guantanamo. C’est pourquoi nous appelons à un double sursaut citoyen. D’une part, que toutes les citoyennes honnêtes de ce pays qui portent le magnifique prénom d’Edwige signent cet appel, en défense de leur honneur. D’autre part, que toutes les personnes qui, à l’instar des premiers signataires de cet appel, sont à leurs moments perdus, et dans des activités plus ou moins avouables, eux aussi, des Edwige, signent cet appel contre l’honneur perdu d’Edwige.
Rappel : Un décret publié le 1er juillet 2008 au Journal officiel institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et systématique de «toutes personnes âgée de 13 ans et plus» «ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif». Il est également prévu de ficher tout individu, groupe ou organisation dont l’activité est susceptible de troubler l’ordre public et de permettre aux services de police d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions, sur la base des éléments figurant dans le fichier EDVIGE.
La formule qu’on vous propose est :
Je signe car «je me prénomme Edwige et j’emmerde ceux qui veulent utiliser mon prénom pour des activités disciplinaires et répressives» ou car «à certains moments de la journée ou de la nuit, je me fais appeler Edwige, et je signe donc aussi cet appel».
Premiers signataires : Gilles LEMAIRE (écologiste), Miguel BENASAYAG (philosophe et psychanalyste), François GEZE (éditeur), Angélique DEL REY (philosophe), Huguette CORDELIER (syndicaliste), Pierre CORDELIER (instituteur syndicaliste), Annick COUPÉ (syndicaliste), José BOVÉ (paysan), Emmanuel TERRAY (anthropologue), Gus MASSIAH (altermondialiste), Noël MAMÈRE (député), Grégoire SIMON (Têtes raides), Ramon CHAHO (escrivain et journaliste), Monique CRINON (philosophe et sociologue), Marguerite ROLLINDE (enseignante-chercheure), Fabienne MESSICA (sociologue), Julien LUSSON (altermondialiste), Dominique NOGUÈRES (avocate), Mouhieddine CHERBIB (militant des Droits humains), Laurent CIMA (syndicaliste), Martine RAINAUD (retraitée), Rémy BOVIS (écologiste), Miriam ROSEN (journaliste, traductrice), Patrick FARBIAZ (écologiste), Damien LEJEUNE FLAMBARD (écologiste), Olivier ZUCKER (professeur retraité), Frédérique JOURNE (syndicaliste), Jean-François CHALOT (conseiller municipal), Pierre COURS-SALIES (sociologue), Carla Orlandina SANFELICI, Bruno ALLAIN (écrivain), Mark ETC (artiste groupe Ici-Même), Catherine LÉVY (sociologue), Jean-Michel FAURE (professeur émérite d’université), Camille JULLIEN (paysagiste), Mathilde STEINAUER (écologiste), Frédéric SUPIOT (neurologue), Isabelle GOUZOU (comédienne), Aline LEGRAND (citoyenne révoltée), Tarek BEN HIBA (conseiller régional), Véronique VASTER (artiste plasticienne sculpteur), Guillaume GRIMA (élu libertaire), Laurence HUGUES (écologiste), Michel MOTU (comédien), Christian DELARUE (responsable associatif), Monique LEGRAND (rééducatrice), Julien BAYOU (Jeudi-Noir), Pierre SARRASSAT (InformaticienNE), Djilali BENAMRANE (économiste altermondialiste), Bénédicte CASTAING (juriste), Raymond DUPEBE, Jean-Marc DELAUNAY (Jeudi-Noir), Cécile DIGUET (urbaniste), Malika ZEDIRI (conseillère régionale).