Nathalie Ménigon hors de prison : un nouveau pas...
Nathalie Ménigon n’aura plus à séjourner en prison
Condamnée deux fois à la prison à vie — notamment pour l’assassinat du PDG de Renault Georges Besse en 1986 —, elle bénéficiait depuis le 2 août 2007 d’une semi-liberté, dont le principe est d’obliger le détenu à passer la nuit en prison après une journée à œuvrer à sa réinsertion en extérieur.
Au bout d’un an sous ce régime intermédiaire, un préalable obligatoire pour les condamnés à perpétuité, elle pouvait demander sa libération conditionnelle.
Le tribunal de l’application des peines (TAP) de Paris a suivi les réquisitions du parquet en décidant jeudi de lui appliquer ce nouveau régime pour cinq ans, à compter du 3 août 2008, a précisé son avocat Me Jean-Louis Chalanset à l’AFP.
Dernières conditions posées à sa liberté, elle sera obligée de signaler à la justice toute sortie du département de Haute-Garonne, où elle installée depuis un an chez un couple d’amis, à Montbrun-Bocage, en effectuant de «petits travaux» dans une exploitation avicole.
Tout changement d’emploi, de domicile et tout déplacement de plus de 15 jours hors de son lieu de résidence devront aussi être soumis à l’accord préalable du juge parisien chargé de son dossier, a ajouté l’avocat.
C’est ce juge qui a autorisé Nathalie Ménigon à aller rencontrer fin juin à Marseille le cofondateur d’AD Jean-Marc Rouillan, pour la première fois depuis leur mariage en prison en 1999, une entrevue de «quelques heures» pendant laquelle ils ont pu partager un repas, a révélé jeudi Me Chalanset.
Comme les autres membres du noyau dur d’AD, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani et Joëlle Aubron, décédée en 2006, Nathalie Ménigon a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989 pour l’assassinat de Georges Besse, puis à nouveau en 1994 pour une série de faits commis entre 1984 et 1986, notamment l’assassinat de l’ingénieur général de l’armement, René Audran.
Jean-Marc Rouillan, 55 ans, bénéficie depuis fin 2007 d’une semi-liberté à Marseille, où il travaille chez un éditeur, tandis qu’une demande de Georges Cipriani, 58 ans, devrait être examinée début septembre par le TAP de Paris, compétent pour le suivi des dossiers de terrorisme.
«On se réjouit, c’est une étape importante pour la libération des camarades», a réagi Jérôme, un membre du collectif de soutien Ne laissons pas faire (NLPF), en précisant «penser surtout à Georges Cipriani et Régis Schleicher», un autre ancien d’Action directe, incarcéré depuis 1984.
Cipriani et Schleicher sont depuis fin juin à Fresnes (Val-de-Marne) entre les mains d’une commission pluridisciplinaire chargée de statuer sur leur dangerosité, comme l’exige la loi Dati sur la rétention de sûreté en guise de préalable à tout examen d’une demande d’aménagement de peine d’un condamné à perpétuité.
Cette commission doit rendre un avis consultatif au TAP qui statuera sur ces demandes.
«Il faut qu’ils aient leur semi-liberté et que la même décision (de libération conditionnelle) soit prise pour Jean-Marc Rouillan dans six mois», a souhaité le membre du collectif NPLF qui préfère taire son nom.
Un nouveau pas…
Mais, il faut toujours rappeler ce chemin, fait par ces camarades. Ne jamais l’oublier. Il a été ponctué d’isolement, de grèves de la faim, de démarches toujours collectives pour le regroupement, la défense d’une identité révolutionnaire. 20 ans durant.
Et rappeler aussi que la libération conditionnelle n’est pas la liberté. Mesure d’aménagement de peine, elle autorise beaucoup de contrôles et de contraintes. D’ailleurs, les conditions de la libération conditionnelle restent strictes : un département autorisé. Et des autorisations à demander pour tout et tout le temps.
Cependant, c’est un pas essentiel. Car Nathalie n’aura plus à retourner en prison.
D’autres camarades sont encore aujourd’hui sur le chemin de la libération : Jean-Marc, toujours sem-libre, qui rejoint chaque soir une cellule. Georges actuellement au CNO, dans des conditions d’une extrême dureté après plus de deux décennies de prison.
Nathalie Ménigon bientôt en liberté conditionnelle
Jean-Marc Rouillan est placé en régime de semi-liberté depuis sept mois. Il n’y a aucune raison pour qu’il n’obtienne pas, lui aussi, une libération conditionnelle après une année de semi-liberté.
Après avoir été jugés par des tribunaux d’exception et avoir été emprisonnés pendant une durée excédant de plusieurs années la peine de sûreté assortie à leur condamnation, les militants d’Action directe ont réussi, jusqu’au bout, par leur résistance et leur ténacité, à conserver leur identité révolutionnaire.
Parmi les militants toujours incarcérés, Georges Cipriani et Régis Schleicher ont été, eux, envoyés à Fresnes pendant six semaines pour subir l’expertise du Centre national d’orientation (CNO) qui est appelé à statuer sur leur «dangerosité». La psychiatrisation de l’engagement politique est une des pratiques les plus dangereuses que mettent en place des sociétés sécuritaires comme la France de 2008.
Soumettre des militants révolutionnaires à cette expertise après plus de 21 ans de prison, c’est tenter une fois encore de les briser psychologiquement par la succession d’intervenants médicaux, sociaux et pénitentiaires, et le retour aux conditions de détention particulièrement sévères d’une maison d’arrêt.
Pour nous, il ne fait aucun doute que Georges Cipriani et Régis Schleicher doivent sortir de prison tout comme le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah qui s’est vu notifier une convocation au CNO à partir du 10 août prochain.
Prisonniers révolutionnaires au CNO (Georges Cipriani y est depuis le 22 juin)
Ils ont déjà x fois posé leur demande de libération. Ils ont connu les diverses évolutions des lois sécuritaires. À chaque fois les conditions se sont durcies. Cela a été en dernier lieu la création de la juridiction spéciale qu’ont connu Nathalie, puis Jean-Marc. Juridiction qui s’appuie comme d’habitude sur l’antiterrorisme et qui a centralisé à Paris les audiences. Nathalie et Jean-Marc cependant sont sortis. (Ne l’oublions pas, en semi-liberté…)
Et aujourd’hui, les conditions changent à nouveau. C’est la loi Dati, non applicable mais dont on applique cependant un article. Alors depuis juin, les prisonniers révolutionnaires doivent affronter cette nouvelle procédure : le passage par le CNO. (Georges Cipriani y est depuis le 22 juin.)
Ce qui signifie revenir à Fresnes, dans ce qui a été pour certains leur première prison. Où ils ont connu l’isolement et les conditions extrêmes.
À Fresnes qui dans l’ordre si peu humain des prisons est parmi les plus inhumaines.
Ce qui signifie revenir après plus de deux décennies de prison, à des conditions de maison d’arrêt : les parloirs réduits, l’impossibilité de téléphoner. Se retrouver sans livres, sans rien pendant des heures et devoir construire l’attente. Être confronté à des fouilles incessantes et en elles-mêmes violentes.
Se voir confronté au monde que l’on refuse : les médecins et les psy. Et devenir objet d’études ! Pour qui ?
Et jouer là dans ce monde clos et hostile, sa liberté.
Après plus de 20 ans derrière les barreaux, Nathalie Ménigon, ex-militante du groupe armé d’extrême gauche Action directe (AD), a obtenu jeudi une libération conditionnelle qui lui permettra de ne plus séjourner en prison.
Condamnée deux fois à la prison à vie — notamment pour l’assassinat du PDG de Renault Georges Besse en 1986 —, elle bénéficiait depuis le 2 août 2007 d’une semi-liberté, dont le principe est d’obliger le détenu à passer la nuit en prison après une journée à œuvrer à sa réinsertion en extérieur.
Au bout d’un an sous ce régime intermédiaire, un préalable obligatoire pour les condamnés à perpétuité, elle pouvait demander sa libération conditionnelle.
Le tribunal de l’application des peines (TAP) de Paris a suivi les réquisitions du parquet en décidant jeudi de lui appliquer ce nouveau régime pour cinq ans, à compter du 3 août 2008, a précisé son avocat Me Jean-Louis Chalanset à l’AFP.
Dernières conditions posées à sa liberté, elle sera obligée de signaler à la justice toute sortie du département de Haute-Garonne, où elle installée depuis un an chez un couple d’amis, à Montbrun-Bocage, en effectuant de «petits travaux» dans une exploitation avicole.
Tout changement d’emploi, de domicile et tout déplacement de plus de 15 jours hors de son lieu de résidence devront aussi être soumis à l’accord préalable du juge parisien chargé de son dossier, a ajouté l’avocat.
C’est ce juge qui a autorisé Nathalie Ménigon à aller rencontrer fin juin à Marseille le cofondateur d’AD Jean-Marc Rouillan, pour la première fois depuis leur mariage en prison en 1999, une entrevue de «quelques heures» pendant laquelle ils ont pu partager un repas, a révélé jeudi Me Chalanset.
Comme les autres membres du noyau dur d’AD, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani et Joëlle Aubron, décédée en 2006, Nathalie Ménigon a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989 pour l’assassinat de Georges Besse, puis à nouveau en 1994 pour une série de faits commis entre 1984 et 1986, notamment l’assassinat de l’ingénieur général de l’armement, René Audran.
Jean-Marc Rouillan, 55 ans, bénéficie depuis fin 2007 d’une semi-liberté à Marseille, où il travaille chez un éditeur, tandis qu’une demande de Georges Cipriani, 58 ans, devrait être examinée début septembre par le TAP de Paris, compétent pour le suivi des dossiers de terrorisme.
«On se réjouit, c’est une étape importante pour la libération des camarades», a réagi Jérôme, un membre du collectif de soutien Ne laissons pas faire (NLPF), en précisant «penser surtout à Georges Cipriani et Régis Schleicher», un autre ancien d’Action directe, incarcéré depuis 1984.
Cipriani et Schleicher sont depuis fin juin à Fresnes (Val-de-Marne) entre les mains d’une commission pluridisciplinaire chargée de statuer sur leur dangerosité, comme l’exige la loi Dati sur la rétention de sûreté en guise de préalable à tout examen d’une demande d’aménagement de peine d’un condamné à perpétuité.
Cette commission doit rendre un avis consultatif au TAP qui statuera sur ces demandes.
«Il faut qu’ils aient leur semi-liberté et que la même décision (de libération conditionnelle) soit prise pour Jean-Marc Rouillan dans six mois», a souhaité le membre du collectif NPLF qui préfère taire son nom.
AFP, 17 juillet 2008.
Un nouveau pas…
Après plus de vingt ans d’emprisonnement, de résistance, de combat contre des conditions de détention et des procédures judiciaire d’exception. Après une année de semi-liberté, où la prison n’était jamais bien loin, Nathalie sera début août en libération conditionnelle. C’est un nouveau pas.
Mais, il faut toujours rappeler ce chemin, fait par ces camarades. Ne jamais l’oublier. Il a été ponctué d’isolement, de grèves de la faim, de démarches toujours collectives pour le regroupement, la défense d’une identité révolutionnaire. 20 ans durant.
Et rappeler aussi que la libération conditionnelle n’est pas la liberté. Mesure d’aménagement de peine, elle autorise beaucoup de contrôles et de contraintes. D’ailleurs, les conditions de la libération conditionnelle restent strictes : un département autorisé. Et des autorisations à demander pour tout et tout le temps.
Cependant, c’est un pas essentiel. Car Nathalie n’aura plus à retourner en prison.
D’autres camarades sont encore aujourd’hui sur le chemin de la libération : Jean-Marc, toujours sem-libre, qui rejoint chaque soir une cellule. Georges actuellement au CNO, dans des conditions d’une extrême dureté après plus de deux décennies de prison.
Aussi gardons en mémoire, l’importance du combat mené par Joëlle et qu’elle exprimait lors de sa sortie. Le combat pour la libération de tous ses camarades.
Ajoutons, une liberté complète, sans limitation de parole et de mouvement, sans pression ni menace sur leur liberté.
L’Inter, 17 juillet 2008.
Nathalie Ménigon bientôt en liberté conditionnelle
Nathalie Ménigon, militante d’Action directe, a obtenu le 17 juillet, une libération conditionnelle qui doit prendre effet le 3 août 2008. La durée du régime de conditionnelle a été fixée à cinq ans. Les contraintes sont étendues, ainsi l’assignation à résidence dans un seul département.
Jean-Marc Rouillan est placé en régime de semi-liberté depuis sept mois. Il n’y a aucune raison pour qu’il n’obtienne pas, lui aussi, une libération conditionnelle après une année de semi-liberté.
Après avoir été jugés par des tribunaux d’exception et avoir été emprisonnés pendant une durée excédant de plusieurs années la peine de sûreté assortie à leur condamnation, les militants d’Action directe ont réussi, jusqu’au bout, par leur résistance et leur ténacité, à conserver leur identité révolutionnaire.
Parmi les militants toujours incarcérés, Georges Cipriani et Régis Schleicher ont été, eux, envoyés à Fresnes pendant six semaines pour subir l’expertise du Centre national d’orientation (CNO) qui est appelé à statuer sur leur «dangerosité». La psychiatrisation de l’engagement politique est une des pratiques les plus dangereuses que mettent en place des sociétés sécuritaires comme la France de 2008.
Soumettre des militants révolutionnaires à cette expertise après plus de 21 ans de prison, c’est tenter une fois encore de les briser psychologiquement par la succession d’intervenants médicaux, sociaux et pénitentiaires, et le retour aux conditions de détention particulièrement sévères d’une maison d’arrêt.
Pour nous, il ne fait aucun doute que Georges Cipriani et Régis Schleicher doivent sortir de prison tout comme le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah qui s’est vu notifier une convocation au CNO à partir du 10 août prochain.
Il est essentiel donc que nous continuions à nous battre pour la libération de tous les prisonniers d’Action directe et les militants politiques révolutionnaires emprisonnés et pour dénoncer les législations d’exception auxquelles ils ont été et sont encore en butte depuis les années 1980.
Collectif «Ne laissons pas faire !», 18 juillet 2008.
Prisonniers révolutionnaires au CNO (Georges Cipriani y est depuis le 22 juin)
Ils ont déjà x fois posé leur demande de libération. Ils ont connu les diverses évolutions des lois sécuritaires. À chaque fois les conditions se sont durcies. Cela a été en dernier lieu la création de la juridiction spéciale qu’ont connu Nathalie, puis Jean-Marc. Juridiction qui s’appuie comme d’habitude sur l’antiterrorisme et qui a centralisé à Paris les audiences. Nathalie et Jean-Marc cependant sont sortis. (Ne l’oublions pas, en semi-liberté…)
Et aujourd’hui, les conditions changent à nouveau. C’est la loi Dati, non applicable mais dont on applique cependant un article. Alors depuis juin, les prisonniers révolutionnaires doivent affronter cette nouvelle procédure : le passage par le CNO. (Georges Cipriani y est depuis le 22 juin.)
Ce qui signifie revenir à Fresnes, dans ce qui a été pour certains leur première prison. Où ils ont connu l’isolement et les conditions extrêmes.
À Fresnes qui dans l’ordre si peu humain des prisons est parmi les plus inhumaines.
Ce qui signifie revenir après plus de deux décennies de prison, à des conditions de maison d’arrêt : les parloirs réduits, l’impossibilité de téléphoner. Se retrouver sans livres, sans rien pendant des heures et devoir construire l’attente. Être confronté à des fouilles incessantes et en elles-mêmes violentes.
Se voir confronté au monde que l’on refuse : les médecins et les psy. Et devenir objet d’études ! Pour qui ?
Et jouer là dans ce monde clos et hostile, sa liberté.
Alors restons vigilants, attentifs et solidaires. Mobilisés.
L’Inter, 14 juillet 2008.