Fichier Edvige : où s'arrêtera ce gouvernement liberticide ?
La mise en place du nouveau fichier EDVIGE (Décret no 2808-632 du 27 juin 2008) marque une nouvelle étape dans l’entreprise de fichage des militant-e-s politiques, syndicaux ou associatifs.
Non seulement ce décret officialise la centralisation de données sur les individus sur le seul motif qu’ils seraient «susceptibles de porter atteinte à l’ordre public» mais il autorise également la centralisation de «données relatives à l’environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec elle» (article 2).
Cela va sans dire que n’importe qui peut être considéré comme l’ennemi intérieur justifiant ainsi un contrôle total sur la vie des individus.
Mais c’est aussi dès l’âge de 13 ans que ce fichage devient désormais possible, alors que dans le même temps sont construits les établissements pénitentiaires pour mineurs.
Par ailleurs, début juillet, la Direction Centrale du Renseignement Intérieur a été créée par la fusion de la Direction de la Surveillance du Territoire et des Renseignements Généraux. L’État se dote ainsi d’un «FBI à la française», selon les termes de Sarkozy, nouvel outil de répression contre toutes celles et ceux qui seraient susceptibles de dénoncer le pouvoir d’État.
Ces mesures se situent dans la longue continuité d’une politique de contrôle social et de démantèlement des droits et des libertés : prolongation des rétentions de sûreté, loi de prévention de la délinquance, lois Perben, lois sur l’immigration, restriction du droit de grève, etc.
Alternative libertaire dénonce cette politique liberticide et la criminalisation des mouvements sociaux.
C’est pourquoi Alternative libertaire réclame l’abrogation de ce décret, appelle à signer la pétition unitaire et prendra part à toute initiative collective pour lutter contre la mise en place de toutes les lois sécuritaires.
Alternative libertaire, 16 juillet 2008.
Les militants syndicaux ne doivent pas être fichés
Par décret du 1er juillet, le gouvernement vient de s’arroger le droit de procéder au fichage des salariés détenant ou ayant détenu un mandat syndical, fichage effectué sans leur autorisation et à leur insu incluant même des données telles leur numéro de téléphone, leur adresse internet, le numéro d’immatriculation de leur véhicule mais également des informations relatives à leur patrimoine et encore plus grave, des données concernant les personnes «entretenant ou ayant entretenu des relations directes» avec eux.
Parce que ce fichage concerne directement ses militants,
Parce que ce fichage concerne également tous les militants syndicaux du secteur public,
Parce que ce fichage concerne tous les salariés militants du secteur privé : délégués syndicaux, membres des Comités d’Entreprise…
Parce que ce fichage est attentatoire aux libertés publiques, à la vie privée et aux droits syndicaux,Le syndicat SUD TRAVAIL AFFAIRES SOCIALES a déféré ce 4 juillet 2008 ce décret attentatoire aux libertés publiques, à la vie privée et aux droits syndicaux, devant le Conseil d’État afin d’en obtenir l’annulation.
À Paris, le 4 juillet 2008.
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