Carla Bruni au RMi, Libé, ration : le torchon brûle dans une succursale du ministère de la propagande
Aujourd’hui vendredi 20 juin, Carla Bruni devait être «rédactrice d’un jour» du quotidien Libération. Les salariés du journal, représentés par leur intersyndicale, se sont opposés à ce projet et ont obtenu gain de cause. La direction a donc réduit l’intervention de Mme le Président Nicolas Sarkozy à un long entretien destiné à la publication dans les colonnes du journal.
Au moment où, rue Béranger, Carla Bruni descendait de son véhicule pour aller s’entretenir et déjeuner avec M. Laurent Joffrin et certains de ses collègues, des chômeurs, des intermittents et des précaires l’ont accueilli aux cris de «Sarkozy au RMI, Carla au RSA !» Peu désireuse de fréquenter le populaire quand il n’est pas de son fan club, Mme Sarkozy s’est alors évaporée vers la terrasse de l’entreprise qui la recevait tandis que les manifestants se trouvaient bloqués dans le hall de l’immeuble, au nom de «l’indépendance de la presse» et de la «résistance à la dictature»…
La manifestation s’est poursuivie au son de «Carla en CRA !» (centre de rétention administrative), «Les rentiers en rétention !» tandis que défilaient des stagiaires non payés et des journalistes dont bon nombre refusaient de lire les tracts qui leur étaient tendus, se montrant ainsi de parfaits exemples d’une inapétence à la lecture dont on entend partout déplorer qu’elle contribue à la crise financière que connaît la presse écrite.
Refusant de travailler plus pour ne pas gagner davantage, les ébrêcheurs de consensus ont quitté cet établissement pour rejoindre, non loin de là, les sans papiers occupants la Bourse du Travail rue Charlot, en lutte pour leur régularisation.
Commission Sarkozy au RMI
Coordination des Intermittents et Précaires d’Île de France, 20 juin 2008.