Allons passer nos vacances au Pérou

Publié le par la Rédaction

Un mouvement social pas comme les autres au sud du Pérou…

Dans la région minière de Moquegua, proche de la frontiere chilienne, la population proteste contre la redistribution inéquitable des taxes payées par les entreprises minières à l’État. Le secteur minier est d’une importance primordiale au Pérou, il représente 60% des exportations, le pays est toujours premier producteur d’argent et cinquième d’or.


Il y a une semaine, la population commence le blocage des voies de communication dont la route Panaméricaine Sud, qui relie le Chili au Pérou. Les mineurs se sont également mis en grève illimitée. Le mouvement affecte énormément l’économie du pays et la pénurie commence dans les grandes villes du sud.

Lundi le gouvernement décide de débloquer la Panaméricaine. 5000 personnes sont regroupées sur un pont stratégique, face à eux 700 policiers qui commencent à balancer des gaz lacrymogènes à tir tendu. Bien mal les en a pris, rapidement plus de 10.000 personnes affluent des villages voisins en solidarité, armées de batons et tout ce qui peut se trouver sur le chemin.

Les affrontements très violents (15 à 20 mille manifestantEs contre plus de 700 policiers) durent plusieurs heures et se soldent par le chiffre surprenant de plus de 100 flics faits prisonniers dont le général en chef du disctrict sud de la police. Des véhicules sont incendiés ainsi qu’un commissariat et une entreprise minière.

Un convoit de 300 autres poulets venu en renfort a dû faire demi tour face aux manifestantEs.

Finalement à la fin de la journée, les flics durent abandonner la zone. Les policiers prisonniers sont enfermes dans une église (enfin une bonne utilisation d’une église). Le général qui n’a peur de rien présente ses excuses officielles disant que les policiers sont de pauvres gars qui ne font qu’obéir aux ordres.

Pour l’instant le gouvernement refuse de négocier avec les représentants «dans une telle situation», mais les flics sont désormais une monnaie d’échange et les délégués de Moquegua leur font bien comprendre.

Dans la nuit, 22 policiers gravement blessés sont relachés à la Croix Rouge.

Même si les flics sont quand même beaucoup moins bien organisés qu’en France, voilà un bel exemple de mouvement social offensif.

Sans titre, 20 juin 2008.


Un général et 65 policiers pris en otage au Pérou

Des milliers d’habitants en colère de la ville péruvienne de Moquegua (sud) retenaient lundi en otages un général et 65 policiers dans la cathédrale après de violents affrontements avec les forces de lordre, indique lundi soir le bureau du Défenseur du peuple (médiateur).

Les habitants de Moquegua (1200 km au sud de Lima) manifestaient pour obtenir des avantages financiers de la part de la compagnie minière voisine. Les incidents ont fait lundi une soixantaine de blessés dont 13 ont été libérés par les manifestants. 65 policiers demeurent retenus dans la cathédrale dont le général Alberto Jordan.

«Maintenant les otages ont été placés dans la cathédrale de Moquegua, d
où ils ne peuvent sortir», a précisé Veronica Paredes, la représentante du Défenseur du peuple, en ajoutant quune énorme foule «très excitée» se trouvait à lextérieur de la cathédrale.

Toutefois, à Lima, le premier ministre Jorge del Castillo serait parvenu à un accord avec les dirigeants des manifestants qui bloquaient depuis une semaine la route panaméricaine menant au sud du pays andin.

Les habitants de Moquegua (50.000 habitants) exigent que le gouvernement redistribue plus largement à la population les impôts que payent la compagnie minière
Southern Perú (contrôlée par le groupe Mexico), exploitant des gisements de cuivre près de Moquegua, dans la région aride de Tacna non loin de la frontière chilienne.

Les mouvements sociaux sont fréquents dans les régions minières au Pérou, opposant la population aux grandes compagnies accusées de réaliser d
énormes profits et de polluer lenvironnement.

7sur7, 17 juin 2008.

Publié dans Colère ouvrière

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