La chasse aux Brésiliens est ouverte
Le 10 juin dernier, une vaste opération de gendarmerie vise un prétendu réseau d’immigration clandestine. Comme pour l’opération du foyer rue Terre-aux-Curés dans le 13e arrondissement de Paris en février dernier, sauf que cette fois-ci les lieux d’arrestations sont multiples ; la réquisition du procureur, sous couvert d’arrêter des personnes qui exploitent et logent des immigrants dans des conditions indignes, permet l’arrestation de plusieurs dizaines de sans papiers (au moins 80). Une fois encore cette opération n’a qu’un but : faire du chiffre, terroriser et précariser les sans-papiers.
Les Brésiliens victimes de cette rafle sont actuellement répartis dans plusieurs centres de rétention (le Mesnil-Amelot, Cité, Bobigny, Rouen…). La préfecture du 93 a déjà réservé des vols pour les expulser dans les jours à venir. Deux personnes au moins auraient déjà été expulsées à ce jour. Et ce n’est pas fini, il y aurait encore des opérations prévues dans les prochaines semaines visant des Brésiliens.
Aucune presse ne s’est faite l’écho de cette opération en s’intéressant au sort des sans papiers, nous n’avons eu droit qu’au copié-collé du discours servi par la gendarmerie. L’État français rafle des dizaines de personnes d’une même nationalité à 6 heures du matin au domicile des gens dans le plus total secret et s’apprête à les expulser. À chacun le soin d’imaginer des dizaines d’arrestations à l’aube à grand renfort de flics chez les gens…
Nous demandons que le consulat du Brésil prenne une position claire sur ces évènements passés et à venir. Nous lui demandons de protéger ses ressortissants qui vivent sous la menace de l’enlèvement, l’emprisonnement et l’expulsion en refusant notamment de signer les laisser-passers.
Nous demandons la libération de tous les sans papiers interpellés.
Fermeture des camps de rétention, le 16 juin 2008.