Éducation : les bureaucrates syndicaux débordés par les parents
Mobilisation inédite pour sauver les écoles
Le 8 avril dernier à Pont d’Ain, les parents d’élèves dressent des banderoles sur les grilles de l’établissement : la maternelle est menacée de fermeture. Lundi et mardi, à Sauverny dans le pays de Gex, des parents, toujours, occupent l’école : l’administration n’a pas été en mesure de remplacer un enseignant malade. À Neuville-sur-Ain, une classe s’organise sur un pont. Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, enseignants et parents transforment les écoles de Miribel, Beynost, Pont-d’Ain ou Mijoux en dortoir, répondant ainsi à l’opération «la nuit des écoles» initiée au niveau national, etc.
«On n’avait jamais vu ça !» constate Pascal Desmaris, directeur d’école et représentant syndical Unsa. Depuis plusieurs mois déjà, et avant même que la carte scolaire ait été rendue publique dans l’Ain, les mouvements de grogne se sont multipliés à travers tout le département. Au point que même les syndicats d’enseignants ont renoncé à tenir à jour la liste des mouvements, dont ils ne sont d’ailleurs pas toujours informés.
Le phénomène est en tous cas nouveau : «Jusque-là, les parents d’élèves n’occupaient les établissements qu’en cas de fermeture de classe annoncée. Aujourd’hui, ils réagissent en amont», constate Pascal Desmaris qui place ce type de réaction sous le coup d’une inquiétude générale. «Ce n’est plus exclusivement lié à la carte scolaire, mais ça tient aussi aux effectifs qui augmentent, aux enfants qui ne sont plus accueillis à deux ans, voire même trois. Et au non remplacement de personnel. Au 11 juin, plusieurs dizaines d’écoles du département ne peuvent plus demander de remplaçants. Un confrère vient par exemple de nous informer qu’une enseignante de son établisement sera absente jusqu’au 9 juillet et l’administration a prévenu qu’elle ne serait pas remplacée.»
Actions variées
Plus de remplaçants, pas d’AVS. «Ça part dans tous les sens», estime-on également à la FSU où l’on rajoute au panier des inquiétudes la mise en place de la «base élève» — un fichier des enfants et de leurs familles actuellement expérimenté dans la circonscription de Gex —, de nouveaux programmes et une nouvelle organisation scolaire pour la rentrée.
Une situation inédite, qui pousserait donc parents et enseignants, indépendamment ou ensemble, à inventer de nouvelles formes d’actions pour se faire entendre ? «La grève restant manifestement sans effet, elles sont effectivement de plus en plus variées», constate-t-on à la FSU où l’on relève par ailleurs que ces actions coïncident sans doute avec une prise de conscience, par les parents, des difficultés que traversent aujourd’hui l’école et ses enseignants. Mais pour quelle efficacité ?
Pont-d’Ain : une nuit devant le collège
Un peu plus de 23 heures, vendredi soir, la nuit est étoilée, belle et fraîche. Les parents d’élèves, des enseignants, collégiens sortent des voitures sacs de couchage et oreillers pour s’allonger devant les portes du collège. À l’image d’un millier d’établissements, sur tout le territoire, le collège pondinois «Louise-de-Savoie» a participé à cette «Nuit des écoles». But de cette manifestation symbolique : informer la population sur l’avenir de l’école publique, qui selon le «collectif Ambérieu pour la défense de l’école publique», et l’association des parents d’élèves du collège pondinois, est en danger.
À Pont-d’Ain, c’est une quatorzième classe qui est demandée, afin de ne pas surcharger les sixièmes à la prochaine rentrée. Plus largement, les participants à cette manifestation sont inquiets face aux nouvelles réformes. Cette manifestation aura réuni plusieurs dizaines de manifestants devant les portes du collège Louise-de-Savoie.
Demandes d’audiences à l’inspection d’académie par-ci, occupations d’établissements par-là. Les parents font monter la pression dans tout le département. Une situation inédite pour les syndicats d’enseignants.
Le 8 avril dernier à Pont d’Ain, les parents d’élèves dressent des banderoles sur les grilles de l’établissement : la maternelle est menacée de fermeture. Lundi et mardi, à Sauverny dans le pays de Gex, des parents, toujours, occupent l’école : l’administration n’a pas été en mesure de remplacer un enseignant malade. À Neuville-sur-Ain, une classe s’organise sur un pont. Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, enseignants et parents transforment les écoles de Miribel, Beynost, Pont-d’Ain ou Mijoux en dortoir, répondant ainsi à l’opération «la nuit des écoles» initiée au niveau national, etc.
«On n’avait jamais vu ça !» constate Pascal Desmaris, directeur d’école et représentant syndical Unsa. Depuis plusieurs mois déjà, et avant même que la carte scolaire ait été rendue publique dans l’Ain, les mouvements de grogne se sont multipliés à travers tout le département. Au point que même les syndicats d’enseignants ont renoncé à tenir à jour la liste des mouvements, dont ils ne sont d’ailleurs pas toujours informés.
Le phénomène est en tous cas nouveau : «Jusque-là, les parents d’élèves n’occupaient les établissements qu’en cas de fermeture de classe annoncée. Aujourd’hui, ils réagissent en amont», constate Pascal Desmaris qui place ce type de réaction sous le coup d’une inquiétude générale. «Ce n’est plus exclusivement lié à la carte scolaire, mais ça tient aussi aux effectifs qui augmentent, aux enfants qui ne sont plus accueillis à deux ans, voire même trois. Et au non remplacement de personnel. Au 11 juin, plusieurs dizaines d’écoles du département ne peuvent plus demander de remplaçants. Un confrère vient par exemple de nous informer qu’une enseignante de son établisement sera absente jusqu’au 9 juillet et l’administration a prévenu qu’elle ne serait pas remplacée.»
Actions variées
Plus de remplaçants, pas d’AVS. «Ça part dans tous les sens», estime-on également à la FSU où l’on rajoute au panier des inquiétudes la mise en place de la «base élève» — un fichier des enfants et de leurs familles actuellement expérimenté dans la circonscription de Gex —, de nouveaux programmes et une nouvelle organisation scolaire pour la rentrée.
Une situation inédite, qui pousserait donc parents et enseignants, indépendamment ou ensemble, à inventer de nouvelles formes d’actions pour se faire entendre ? «La grève restant manifestement sans effet, elles sont effectivement de plus en plus variées», constate-t-on à la FSU où l’on relève par ailleurs que ces actions coïncident sans doute avec une prise de conscience, par les parents, des difficultés que traversent aujourd’hui l’école et ses enseignants. Mais pour quelle efficacité ?
Muriel Moustier
Pont-d’Ain : une nuit devant le collège
Un peu plus de 23 heures, vendredi soir, la nuit est étoilée, belle et fraîche. Les parents d’élèves, des enseignants, collégiens sortent des voitures sacs de couchage et oreillers pour s’allonger devant les portes du collège. À l’image d’un millier d’établissements, sur tout le territoire, le collège pondinois «Louise-de-Savoie» a participé à cette «Nuit des écoles». But de cette manifestation symbolique : informer la population sur l’avenir de l’école publique, qui selon le «collectif Ambérieu pour la défense de l’école publique», et l’association des parents d’élèves du collège pondinois, est en danger.
À Pont-d’Ain, c’est une quatorzième classe qui est demandée, afin de ne pas surcharger les sixièmes à la prochaine rentrée. Plus largement, les participants à cette manifestation sont inquiets face aux nouvelles réformes. Cette manifestation aura réuni plusieurs dizaines de manifestants devant les portes du collège Louise-de-Savoie.
Henri Barth
Le Progrès (édition de l’Ain), 15 juin 2008.