Nous exigeons l'abrogation du décret d'extradition de Marina Petrella !
Paris, le 9 juin 2008
Ce 9 juin 2008, le décret d’extradition a été notifié à Marina Petrella. Cette décision inique engage la responsabilité personnelle du chef du gouvernement et du chef de l’État français. Un recours en Conseil d’État a été enregistré.
Après neuf mois d’incarcération à la prison de Fresnes, le gouvernement français a décidé que la seule perspective de Marina Petrella devait être la mort lente puisqu’elle purgera en Italie une peine à perpétuité :
— Pour des faits remontant à plus de 25 ans, en exécution d’une sentence prononcée en Italie voici 15 ans dans le cadre d’une législation d’exception,
— En déni de l’asile de fait accordé par la France aux réfugiés italiens dès 1981 et en violation des engagements de la France de n’extrader aucun de ces réfugiés.Cette décision traduit, au-delà de l’obsession sécuritaire, celle de la punition infinie d’anciens militants réfugiés ayant depuis des décennies, sous la protection de l’État français, reconstruit leur vie dans notre pays. Le reniement du gouvernement apparaît comme l’effet d’un populisme pénal piétinant tous les principes de prescription et du respect d’un «temps raisonnable» entre la condamnation et l’exécution de la peine.
Le décret d’extradition intervient alors que Marina est au plus mal. La perspective de la prison à vie et la séparation d’avec sa jeune enfant de 10 ans la détruisent. Après huit semaines d’hospitalisation en raison d’une très grave dégradation physique et psychique, épuisée et ne s’alimentant plus depuis deux semaines, Marina Petrella a été réincarcérée à la prison de Fresnes pour se voir signifier le décret de son extradition. Pourtant, son état de santé justifie pleinement l’application de la clause humanitaire prévue par les textes régissant l’extradition.
Nous, familles de réfugiés et collectifs de solidarité avec Marina Petrella ainsi que toutes celles et tous ceux qui la soutiennent (partis politiques, élu-e-s, représentants associatifs ou simples particuliers) exigeons :
— Une levée d’écrou lui permettant d’être soignée, d’être sauvée,
— L’application de la clause humanitaire prévue par la loi,
— L’abrogation immédiate du décret d’extradition de Marina Petrella.
Les collectifs de solidarité avec Marina Petrella.