Les revenus démesurés des grands patrons
Les patrons les mieux rémunérés de France touchent entre trois siècles et 1200 ans de Smic… par an
Pour la moitié des salariés français qui touchent un salaire net inférieur à 1555 euros mensuels, ces chiffres sont difficilement concevables. Ces revenus totalisent les salaires fixes et variables, les plus values réalisées des stocks-options [droits attribués aux salariés d’acquérir des actions de leur société sous certaines conditions, notamment avec un rabais ce qui leur procure une plus value quasi certaine lors de la revente], les jetons de présence [rémunération accordée aux présidents directeurs généraux, directeurs généraux et administrateurs, membres des conseils de surveillance de sociétés anonymes ; leur montant est, en principe, calculée en fonction de leur assiduité aux réunions] et les dividendes [revenus des actions]. Malgré une baisse des cours de la Bourse en 2007, Ces revenus ont connu une nette progression, sans commune mesure avec les augmentations de salaires (quand elles existent) de la majorité des Français. La vente de stocks-options a permis par exemple à Pierre Verluca d’augmenter ses revenus de plus de 2300%.
Les inégalités de revenus sont largement acceptées mais on voit mal comment le talent et l’investissement personnel, la compétence ou le niveau élevé de responsabilité pourraient justifier de tels niveaux de revenus. Les rémunérations des grands patrons français sont parmi les plus élevées en Europe.
Ces revenus sont hors normes : ils vont bien au-delà de ce qu’un individu peut dépenser au cours d’une vie pour sa satisfaction personnelle, même en accumulant les palaces, les yachts ou les grosses voitures. Ils garantissent surtout un niveau de vie hors du commun du reste de la société de génération en génération, et permettent de se lancer dans des stratégies d’investissement (entreprises, collections artistiques, fondations, etc.).
Les revenus des patrons du CAC 40 ont bondi de 58% en 2007
Attention, les rémunérations ici révélées sont susceptibles de heurter la sensibilité d’un public non averti. Les revenus encaissés en 2007 par les patrons des 40 plus grandes entreprises françaises ont augmenté… de 58%. Une hausse ébouriffante, indécente pour certains, obtenue par l’addition de toutes leurs rémunérations.
Pour la première fois, L’Expansion a cumulé le salaire de base, le bonus, le gain encaissé sur les stock-options, les dividendes perçus et même les jetons de présence dans les autres grands conseils d’administration. En bas de cette longue colonne de chiffres, un total record pour les 40 patrons : 161 millions d’euros en 2007, contre 102 millions en 2006. Le gain moyen par tête atteint 4 millions et provient pour une part des profits réalisés en levant leurs stock-options. Les trois premiers du CAC 40 en ont tiré l’essentiel de leurs revenus en 2007 : Pierre Verluca (Vallourec) avec 18 millions d’euros, Gérard Mestrallet (Suez) avec 15 millions et Xavier Huillard (Vinci) avec 13 millions.
Des gains à faire hurler les salariés à la fiche de paie désespérément stable et au pouvoir d’achat en berne. Les patrons eux-mêmes risquent bien d’être embarrassés. À commencer par le premier d’entre eux, Laurence Parisot, qui à chaque excès prêche «la modération». Trouble également probable chez les politiques de tous bords, condamnés à empiler les lois pour encadrer les salaires des patrons, apparemment sans succès.
Les raisons de la hausse des revenus des patrons sont pourtant connues et mécaniques. D’abord, les cours de Bourse ont été très élevés au premier semestre 2007, ce qui a fait grimper la valeur des stock-options. Mais, surtout, «le système fonctionne selon l’échelle de perroquet, décrypte Daniel Lebègue, président de l’Institut français des administrateurs. La transparence des salaires permet aux patrons de se caler progressivement sur les mieux dotés. Par ce jeu de contagion, les salaires augmentent.» Entre les salaires, les bonus, les stocks, les dividendes et les jetons de présence, chacun y va de son astuce pour gonfler ses gains. Revue de détail.
Salaire de base : + 5%
Mieux que l’indice des prix. C’est un peu le salaire minimum des patrons. Que les profits soient remarquables ou les pertes abyssales, il tombe chaque mois. Les managers parlent d’ailleurs de rémunération… fixe. Un terme de moins en moins exact pour les grands patrons du CAC 40. Car cette forme de rétribution a augmenté en moyenne de 5% en 2007. Certains d’entre eux se sont en plus offert des progressions à deux chiffres. C’est le cas de Guillaume Poitrinal, le patron de la société immobilière Unibail-Rodamco (+ 46%), ou de Patricia Russo, la directrice générale d’Alcatel (+ 26%), groupe dont les résultats évoluent pourtant plutôt dans l’autre sens (443 millions de pertes). Les jeunes promus du CAC 40 n’ont pas eu à se plaindre non plus l’année dernière : 36% supplémentaires pour Gérard Le Fur, devenu patron de Sanofi-Aventis le 1er janvier 2007, et 17% de plus pour Jean-Pascal Tricoire, successeur d’Henri Lachmann à la tête de Schneider.
«Cette rémunération fixe représente les qualités intrinsèques du patron, sa valeur sur le papier avant prise en compte de sa performance», précise Pierre Bilger, l’ancien patron d’Alstom, devenu célèbre pour avoir rendu les 4 millions d’euros d’indemnités versés lors de son départ. Les disparités salariales traduiraient alors des différences de compétences. Un raisonnement gratifiant pour Jean-Paul Agon à L’Oréal, bénéficiaire d’un salaire annuel de 2 millions d’euros. Une logique offensante pour Jean-François Cirelli, lanterne rouge du CAC, rémunéré par Gaz de France 327.000 euros par an seulement. Vaut-il vraiment six fois moins que son confrère ? «Ces différences tiennent en fait à l’histoire des groupes. Lindsay Owen-Jones, le prédécesseur de Jean-Paul Agon, percevait un fixe de 3,75 millions d’euros. Beaucoup moins bien rémunérer son remplaçant constituerait un camouflet, susceptible de distiller chez les actionnaires le doute sur ses capacités à faire aussi bien», explique un consultant en rémunération.
La question du salaire de base jette une lumière crue sur les inégalités dans le CAC 40, mais elle peut aussi semer la zizanie au sein des sociétés. «La garde rapprochée du patron peut se sentir maltraitée. Le numéro 1 de la société ne devrait pas gagner 30 à 50% de plus que le numéro 2», poursuit Pierre Bilger, attentif à la paix des ménages. Chez BNP Paribas, Baudouin Prot gagne 900.000 euros, soit près de deux fois la paie de Jean Clamon, son directeur général délégué. Un entretien de fin d’année animé en perspective !
Bonus : + 5%
L’incitation à faire du chiffre. À première vue, tout va bien. L’évolution des bonus 2007 des patrons du CAC 40 suit peu ou prou celle des profits de leurs entreprises. En hausse de 5% de part et d’autre. Les appels «à la mesure» lancés par le Medef auraient donc été entendus. Après la perte de 5 milliards d’euros par le courtier Jérôme Kerviel, le patron de la Société générale, Daniel Bouton, a dignement renoncé à son bonus. Mis à l’amende pour constitution d’un cartel dans le vitrage, le directeur général de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, a sacrifié quant à lui 400.000 euros de primes. Mais il existe aussi quelques contorsions possibles pour maintenir ou augmenter son pouvoir d’achat. Alors que les résultats de Vivendi ont baissé de 35%, la part variable de son président, Jean-Bernard Lévy, s’est accrue de 11%. La martingale ? Les primes sont en partie indexées sur des «actions prioritaires de la direction générale». Un concept assez flou.
Les revenus annuels des grands patrons français font dans la démesure, indique le magazine L’Expansion [pour la petite histoire, le magazine met en garde dans son enquête : «Attention, les rémunérations ici révélées sont susceptibles de heurter la sensibilité d’un public non averti»…]. Leurs émoluments sur l’ensemble de l’année 2007 vont de trois siècles à plus d’un millénaire de Smic brut… Ils vont de 4,4 millions d’euros pour Benoit Potier (Air liquide) à 18 millions d’euros pour Pierre Verluca (Vallourec).
Pour la moitié des salariés français qui touchent un salaire net inférieur à 1555 euros mensuels, ces chiffres sont difficilement concevables. Ces revenus totalisent les salaires fixes et variables, les plus values réalisées des stocks-options [droits attribués aux salariés d’acquérir des actions de leur société sous certaines conditions, notamment avec un rabais ce qui leur procure une plus value quasi certaine lors de la revente], les jetons de présence [rémunération accordée aux présidents directeurs généraux, directeurs généraux et administrateurs, membres des conseils de surveillance de sociétés anonymes ; leur montant est, en principe, calculée en fonction de leur assiduité aux réunions] et les dividendes [revenus des actions]. Malgré une baisse des cours de la Bourse en 2007, Ces revenus ont connu une nette progression, sans commune mesure avec les augmentations de salaires (quand elles existent) de la majorité des Français. La vente de stocks-options a permis par exemple à Pierre Verluca d’augmenter ses revenus de plus de 2300%.
Les inégalités de revenus sont largement acceptées mais on voit mal comment le talent et l’investissement personnel, la compétence ou le niveau élevé de responsabilité pourraient justifier de tels niveaux de revenus. Les rémunérations des grands patrons français sont parmi les plus élevées en Europe.
Ces revenus sont hors normes : ils vont bien au-delà de ce qu’un individu peut dépenser au cours d’une vie pour sa satisfaction personnelle, même en accumulant les palaces, les yachts ou les grosses voitures. Ils garantissent surtout un niveau de vie hors du commun du reste de la société de génération en génération, et permettent de se lancer dans des stratégies d’investissement (entreprises, collections artistiques, fondations, etc.).
Observatoire des inégalités, 1er juin 2008.
Les revenus des patrons du CAC 40 ont bondi de 58% en 2007
En cumulant fixe, bonus, stock-options, dividendes et jetons de présence, les émoluments des PDG du CAC ont encore battu des records, malgré les aléas de la Bourse. L’Expansion lève le voile sur les cinq leviers des patrons pour gagner plus.
Attention, les rémunérations ici révélées sont susceptibles de heurter la sensibilité d’un public non averti. Les revenus encaissés en 2007 par les patrons des 40 plus grandes entreprises françaises ont augmenté… de 58%. Une hausse ébouriffante, indécente pour certains, obtenue par l’addition de toutes leurs rémunérations.
Pour la première fois, L’Expansion a cumulé le salaire de base, le bonus, le gain encaissé sur les stock-options, les dividendes perçus et même les jetons de présence dans les autres grands conseils d’administration. En bas de cette longue colonne de chiffres, un total record pour les 40 patrons : 161 millions d’euros en 2007, contre 102 millions en 2006. Le gain moyen par tête atteint 4 millions et provient pour une part des profits réalisés en levant leurs stock-options. Les trois premiers du CAC 40 en ont tiré l’essentiel de leurs revenus en 2007 : Pierre Verluca (Vallourec) avec 18 millions d’euros, Gérard Mestrallet (Suez) avec 15 millions et Xavier Huillard (Vinci) avec 13 millions.
Des gains à faire hurler les salariés à la fiche de paie désespérément stable et au pouvoir d’achat en berne. Les patrons eux-mêmes risquent bien d’être embarrassés. À commencer par le premier d’entre eux, Laurence Parisot, qui à chaque excès prêche «la modération». Trouble également probable chez les politiques de tous bords, condamnés à empiler les lois pour encadrer les salaires des patrons, apparemment sans succès.
Les raisons de la hausse des revenus des patrons sont pourtant connues et mécaniques. D’abord, les cours de Bourse ont été très élevés au premier semestre 2007, ce qui a fait grimper la valeur des stock-options. Mais, surtout, «le système fonctionne selon l’échelle de perroquet, décrypte Daniel Lebègue, président de l’Institut français des administrateurs. La transparence des salaires permet aux patrons de se caler progressivement sur les mieux dotés. Par ce jeu de contagion, les salaires augmentent.» Entre les salaires, les bonus, les stocks, les dividendes et les jetons de présence, chacun y va de son astuce pour gonfler ses gains. Revue de détail.
Salaire de base : + 5%
LE TOP 10 DES SALAIRES DE BASE
Nom Société | Rémunération fixe 2007 en millions d’euros | Variation sur un an |
Jean-Paul Agon L’Oréal | 2,00 | 0% |
Bernard Arnault LVMH | 1,70 | - 2% |
Gérard Le Fur (Promu directeur général le 1er janvier 2007) Sanofis-Aventis | 1,36 | + 36% |
Lakshmi Mittal ArcelorMittal | 1,27 | 0% |
José Luis Duran Carrefour | 1,27 | 0% |
Gérard Mestrallet Suez | 1,25 | 0% |
Daniel Bouton Société générale | 1,25 | 0% |
Paul Hermelin Capgemini | 1,20 | 0% |
Carlos Ghosn Renault | 1,20 | 0% |
Patricia Russo Alcatel-Lucent | 1,20 | + 26% |
MOYENNE CAC 40 | 0,96 | + 5% |
Mieux que l’indice des prix. C’est un peu le salaire minimum des patrons. Que les profits soient remarquables ou les pertes abyssales, il tombe chaque mois. Les managers parlent d’ailleurs de rémunération… fixe. Un terme de moins en moins exact pour les grands patrons du CAC 40. Car cette forme de rétribution a augmenté en moyenne de 5% en 2007. Certains d’entre eux se sont en plus offert des progressions à deux chiffres. C’est le cas de Guillaume Poitrinal, le patron de la société immobilière Unibail-Rodamco (+ 46%), ou de Patricia Russo, la directrice générale d’Alcatel (+ 26%), groupe dont les résultats évoluent pourtant plutôt dans l’autre sens (443 millions de pertes). Les jeunes promus du CAC 40 n’ont pas eu à se plaindre non plus l’année dernière : 36% supplémentaires pour Gérard Le Fur, devenu patron de Sanofi-Aventis le 1er janvier 2007, et 17% de plus pour Jean-Pascal Tricoire, successeur d’Henri Lachmann à la tête de Schneider.
«Cette rémunération fixe représente les qualités intrinsèques du patron, sa valeur sur le papier avant prise en compte de sa performance», précise Pierre Bilger, l’ancien patron d’Alstom, devenu célèbre pour avoir rendu les 4 millions d’euros d’indemnités versés lors de son départ. Les disparités salariales traduiraient alors des différences de compétences. Un raisonnement gratifiant pour Jean-Paul Agon à L’Oréal, bénéficiaire d’un salaire annuel de 2 millions d’euros. Une logique offensante pour Jean-François Cirelli, lanterne rouge du CAC, rémunéré par Gaz de France 327.000 euros par an seulement. Vaut-il vraiment six fois moins que son confrère ? «Ces différences tiennent en fait à l’histoire des groupes. Lindsay Owen-Jones, le prédécesseur de Jean-Paul Agon, percevait un fixe de 3,75 millions d’euros. Beaucoup moins bien rémunérer son remplaçant constituerait un camouflet, susceptible de distiller chez les actionnaires le doute sur ses capacités à faire aussi bien», explique un consultant en rémunération.
La question du salaire de base jette une lumière crue sur les inégalités dans le CAC 40, mais elle peut aussi semer la zizanie au sein des sociétés. «La garde rapprochée du patron peut se sentir maltraitée. Le numéro 1 de la société ne devrait pas gagner 30 à 50% de plus que le numéro 2», poursuit Pierre Bilger, attentif à la paix des ménages. Chez BNP Paribas, Baudouin Prot gagne 900.000 euros, soit près de deux fois la paie de Jean Clamon, son directeur général délégué. Un entretien de fin d’année animé en perspective !
Bonus : + 5%
LE TOP 10 DES BONUS
Nom Société | Bonus variable 2007 en millions d’euros (Au titre de l’exercice 2007) | Variable sur un an |
Guillaume Poltrinal Unibail-Rodamco | 0,92 | + 143% |
Jean-Cyril Spinetta (Versé au cours de l’exercice 2006-2007) Air France-KLM | 0,64 | + 93% |
Pierre Gadonneix (Versé au cours de l’exercice 2007) EDF | 0,33 | + 90% |
Louis Gallois (Par rapport au salaire 2006 annualisé) EADS | 0,96 | + 86% |
Bruno Lafont (Promu en 2007) Lafarge | 1,94 | + 62% |
François-Henri Pinault PPR | 1,38 | + 50% |
Georges Pauget Crédit agricole | 0,96 | + 47% |
Pierre Verluca Vallourec | 0,39 | + 32% |
Gilles Pélisson Accor | 1,45 | + 32% |
Lakshmi Mittal ArcelorMittal | 1,39 | + 30% |
MOYENNE CAC 40 | 1,17 | + 5% |
L’incitation à faire du chiffre. À première vue, tout va bien. L’évolution des bonus 2007 des patrons du CAC 40 suit peu ou prou celle des profits de leurs entreprises. En hausse de 5% de part et d’autre. Les appels «à la mesure» lancés par le Medef auraient donc été entendus. Après la perte de 5 milliards d’euros par le courtier Jérôme Kerviel, le patron de la Société générale, Daniel Bouton, a dignement renoncé à son bonus. Mis à l’amende pour constitution d’un cartel dans le vitrage, le directeur général de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, a sacrifié quant à lui 400.000 euros de primes. Mais il existe aussi quelques contorsions possibles pour maintenir ou augmenter son pouvoir d’achat. Alors que les résultats de Vivendi ont baissé de 35%, la part variable de son président, Jean-Bernard Lévy, s’est accrue de 11%. La martingale ? Les primes sont en partie indexées sur des «actions prioritaires de la direction générale». Un concept assez flou.
LES REVENUS DES GRANDS PATRONS FRANÇAIS EN 2007
Nom Société | Revenus annuels en millions d’euros (Salaires fixes et variables, plus-values réalisées des stocks options, jetons de présence, dividendes [revenus des actions]) | Progression 2006/2007 | En années de Smic (Smic brut moyen 2007) |
Pierre Verluca Vallourec | 18,12 | + 2 312% | 1 192 |
Gérard Mestrallet Suez | 15,54 | + 364% | 1 022 |
Xavier Huillard Vinci | 13,10 | + 552% | 861 |
Henri Proglio Veolia Environnement | 7,33 | + 207% | 482 |
Henri de Castries Axa | 5,53 | + 22% | 364 |
Jean-Bernard Lévy Vivendi | 5,42 | + 129% | 356 |
Daniel Bouton Société générale | 5,24 | - 52% | 345 |
Jean-Paul Agon L’Oréal | 5,03 | + 27% | 331 |
Martin Bouygues Bouygues | 4,99 | + 69% | 328 |
Benoît Potier Air liquide | 4,37 | + 52% | 287 |
Franck Dedieu
L’Expansion, 27 mai 2008.