1er mai 2008 : contre-offensive syndicaliste !
Les patrons ont toujours crié à la faillite chaque fois que le rapport de force leur imposait de donner du temps libre aux travailleurs. Pourtant, la fin de l’esclavage, l’abolition du travail des enfants, la création du code du travail et de la Sécurité sociale, les congés payés, les 40 puis 35 heures, n’ont pas empêché l’explosion des profits.
Depuis une quinzaine d’années, les gouvernements successifs ne cessent de répéter qu’il ne serait plus possible d’accorder une retraite à 60 ans et une pension dite complète avec 37,5 années de cotisations. Il faudrait travailler plus longtemps. Deux réformes plus tard (Balladur en 1993 et Fillon en 2003), s’appuyant sur ces affirmations,le gouvernement vient d’aligner les régimes spéciaux de retraite (RATP, SNCF, EDF GDF, etc.) sur le régime général, malgré la résistance des salariés de ces secteurs et avec une propagande médiatique extrêmement soutenue.
Et cette logique continue : une fois ce dernier bastion de résistance ébréché, c’est tout le monde qui va trinquer. Car après avoir imposé à tous les salariés de travailler 40 ans pour avoir une retraite complète, voici venu le temps des suites de la loi Fillon : un nouvel allongement à 41 ans, voire 42 et plus… Résultat : entre décote (annuités de cotisation manquantes),indexation des pensions sur les prix et non plus sur les salaires ou encore baisse des retraites complémentaires, les pensions diminuent dangereusement. Si l’on ne réagit pas,il ne restera que le chacun pour soi, la retraite par capitalisation : le règne des inégalités sociales.
Mais le mécontentement croissant des salariés du public et du privé contre une politique indigne en faveur des plus riches vient contrecarrer ce beau programme. Il n’y a qu’à regarder la liste qui s’allonge chaque jour des grèves et manifestations des travailleurs pour leurs salaires, leurs emplois, leurs conditions de travail et leurs droits sociaux.
On voudrait nous faire croire que depuis la victoire électorale de Sarkozy, toute contestation de sa politique serait illégitime. Pourtant les grandes conquêtes sociales (congés payés, Smic, retraites, etc.) l’ont été par la rue, par la grève et le plus souvent contre l’avis de gouvernements élus. Aujourd’hui, un choix de société est en jeu, et pour la CNT, notre camp est clair : faire converger les luttes pour exiger une autre répartition des richesses, pour satisfaire les besoins sociaux de toutes et tous, et en finir avec le capitalisme. Oui, la rue est légitime !
Tous et toutes ensemble, nous pouvons faire reculer le gouvernement !
Tous et toutes ensemble ! Osons lutter ! Osons vaincre !
… et internationale !
Le Premier Mai est la date par excellence pour envisager la perspective internationale. Ce jour de revendications est partout dans le monde la journée des travailleurs en lutte. La mondialisation économique actuelle rend encore plus nécessaire la coordination de notre classe.
Depuis les rencontres internationales I07 organisées à l’initiative de la CNT et de ses camarades étrangers il y un an à Paris, notre travail internationaliste s’est encore accru. Devançant nos dirigeants, des coordinations se mettent en place : il s’agit des coordinations Redblack et Euro-Maghreb. Des journées de lutte communes dans différents secteurs sont en préparation. Pour ce 1er Mai, notre appel à la mobilisation est commun à huit organisations européennes.
En effet, sur tous les points du globe, les luttes sont les mêmes :
— Pour des services publics gérés par les travailleurs et les usagers : le démantèlement de services sociaux est aujourd’hui à l’œuvre partout dans le monde. En Europe, le recul est particulièrement sensible. L’éducation, la santé, les transports, l’énergie sont aujourd’hui mis à mal sous prétexte de libération des échanges et aux dépens des travailleurs et des usagers de ces services.
— Pour nos droits syndicaux : ceux-ci sont perpétuellement bafoués. Notre solidarité s’exprime envers les militants marocains, détenus depuis le 1er mai 2007 et libérés ces jours derniers sous la pression internationale ; envers les militants mexicains ou colombiens victimes d’assassinats, de menaces dues à leurs actions de lutte ; envers les syndicalistes de Véolia en Nouvelle-Calédonie, menacés de prison pour fait de grève ; envers Romain, notre camarade jugé pour outrage à l’ex-ministre de l’Intérieur (désormais président) dans le cadre de la lutte pour la défense des sans-papiers.
— Pour des conditions de travail et de vie décentes : les bas salaires et les horaires à rallonge ne sont pas une fatalité. À l’exemple de la lutte victorieuse des ouvriers roumains de Renault, nous ne pouvons pas accepter, où que ce soit dans le monde, l’assujettissement de nos vies aux désirs d’investisseurs et d’actionnaires. À l’exemple de la lutte des africains contre la flambée des prix des produits de premières nécessités (riz, mil, maïs, lait, etc.). C’est nous qui produisons, c’est nous qui décidons !
Aujourd’hui en France, nous subissons de plein fouet une politique rétrograde au service des puissants. Le principe de solidarité, déjà fort minimale, existant en France pour permettre une meilleure répartition des richesses est définitivement mort :
— Les malades payent pour les malades avec les franchises médicales ;
— Les travailleurs pauvres doivent se sacrifier pour les autres travailleurs pauvres avec la diminution de la prime pour l’emploi ;
— Les allocations familiales sautent sous prétexte d’économie ;
— Les discours et politiques sur le chômage s’apparentent à une conversation de bistrot, en culpabilisant les chômeurs ;
— L’engraissement des intermédiaires au détriment des agriculteurs et des consommateurs justifie une hausse des prix sans précédent. Il est vrai que quand le peuple a faim, il ne perd pas son temps à contester.
Mais le mécontentement croissant des travailleurs du public et du privé contre une politique indigne en faveur des plus riches vient contrecarrer ce beau programme.
Il n’y a qu’à regarder la liste qui s’allonge : chaque jour des grèves et manifestations des travailleurs pour leurs salaires, leurs emplois, leurs conditions de travail et leurs droits sociaux.
On voudrait nous faire croire que depuis la victoire électorale de Sarkozy, toute contestation de sa politique serait illégitime. Pourtant les grandes conquêtes sociales (congés payés, Smic, retraites, etc.) l’ont été par la rue, par la grève et le plus souvent contre l’avis de gouvernements élus.
Aujourd’hui, un choix de société est en jeu, et pour la CNT, notre camp est clair : faire converger les luttes pour exiger une autre répartition des richesses, pour satisfaire les besoins sociaux de toutes et tous et en finir avec le capitalisme. Oui, la rue est légitime !
Tous et toutes ensemble, nous pouvons faire reculer les gouvernements !
Tous et toutes ensemble, osons lutter ! Osons vaincre !
Tous et toutes ensemble, osons lutter ! Osons vaincre !
La grève actuelle des travailleurs sans-papiers en région parisienne a mis au jour une hypocrisie pourtant fort ancienne.
Oui, des sans-papiers payent des impôts.
Oui, certains secteurs économiques ne fonctionnent qu’avec cette main d’œuvre. Et encore, nous ne parlons pas de l’exploitation que certains négriers contemporains font subir par le biais du travail au noir à cette population corvéable à merci.
Les médias crient victoire face à de vagues promesses du ministre. Déjà l’an dernier, le problème s’était posé : les travailleurs maliens de l’abattoir Cooperl de Montfort (35) s’étaient aussi mobilisés face à des menaces d’expulsion. Les vagues promesses d’alors ne leur ont pas permis d’obtenir satisfaction. La mobilisation reste de mise. Le droit de résider doit être le même pour tous.
Oui aux régularisations massives !
Action directe contre l’Europe du Capital !
À l’heure où en Europe, gouvernements de gauche comme de droite, mettent en place des politiques antisociales identiques : casse des services publics, précarisation des conditions de travail, subventions aux patrons, attaques contre les systèmes de Sécurité sociale et des retraites etc.
À l’heure où en Europe, gouvernements de gauche comme de droite, criminalisent ceux et celles qui luttent et répriment durement les immigré-es (camps de rétention, expulsions).
À l’heure où en Europe, gouvernements de gauche comme de droite, poursuivent leur politique impérialiste et néo-coloniale à travers le monde (Irak, Afghanistan, Afrique, Amérique latine).
À l’heure où en Europe, le syndicalisme bureaucratique, de collaboration de classe et la CES, complices de ces politiques, n’ont aucune volonté de riposte et de résistance.
Nous, organisations anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires européennes, réunies au sein de la Coordination Rouge et Noire, en cette journée du 1er Mai 2008, journée des travailleur-ses et de la solidarité internationale, affirmons notre détermination dans notre combat anticapitaliste, anti-autoritaire, anti-impérialiste, internationaliste, antifasciste, antisexiste et révolutionnaire.