Vigilance !
Camarades,
La souveraineté de l’assemblée révolutionnaire n’a de sens que si elle exerce son pouvoir.
Depuis 48 heures, c’est la capacité même de décision de l’assemblée générale qui est contestée par une obstruction systématique à toutes les propositions d’action.
Aucune motion à ce jour n’a pu être votée ni même discutée, et les organismes élus par l’assemblée générale (Comité d’occupation et Comité de coordination) voient leur travail saboté par des organismes pseudo-spontanés.
Toutes les discussions sur l’organisation, qu’on a voulu présenter comme des préalables à toute activité, sont des abstractions si on ne fait rien.
De ce pas, le mouvement sera enterré à la Sorbonne !
L’exigence de la démocratie directe est le soutien minimum que les étudiants révolutionnaires puissent apporter aux ouvriers révolutionnaires qui occupent leurs usines.
Il est inadmissible que les incidents d’hier soir en A.G. ne soient pas sanctionnés.
Les curés la ramènent, quand les affiches anti-cléricales sont déchirées.
Les bureaucrates la ramènent quand ils paralysent, sans même se nommer, toute prise de conscience du sens révolutionnaire que peut prendre le mouvement à partir des barricades.
Encore une fois, c’est l’avenir qui est sacrifié au renflouement du vieux syndicalisme.
Le crétinisme parlementaire veut s’installer à la tribune, il essaie de remettre sur pieds le vieux système replâtré.
Camarades,
La seule réforme de l’université est dérisoire, quand c’est tout ce vieux monde qui est à détruire.
Le mouvement n’est rien, s’il n’est pas révolutionnaire.
Comité d’occupation de la Sorbonne,
16 mai 1968, 16 heures 30
16 mai 1968, 16 heures 30
Dossier Mai 68