C'est pas fini !

Publié le par la Rédaction



Vendredi 7 juin, vers dix-huit heures, une manifestation s’était portée à la gare Saint-Lazare afin de rejoindre, en en appelant à la solidarité des cheminots, les camarades qui se battaient depuis le matin autour de Renault-Flins.
Les dirigeants syndicaux, sous des prétextes mensongers, détournèrent les manifestants vers Renault-Billancourt, en leur promettant que des camions les conduiraient de là vers Flins. À Billancourt, le mot d’ordre de dispersion fut donné pendant que les ouvriers de Flins et les camarades, qui avaient réussi à passer le matin, affrontaient seuls les C.R.S. et la gendarmerie nationale (la C.G.T. a traité ces camarades de provocateurs et ce jusquà lendormeur Geismar).

Samedi 8 juin, à dix heures trente se tint, aux Mureaux, un meeting improvisé à la hâte par les syndicats. L
accord tacite P.C.F.-F.G.D.S. a comme toujours fait entendre les voix dune pseudo-opposition (du discours électoral). Le dernier orateur, le ridicule maire F.G.D.S., fit emporter en toute hâte son propre matériel de sonorisation pour empêcher les ouvriers et les étudiants de parler. La grossièreté de ces manœuvres na pas échappé aux camarades qui déchiraient déjà leur carte syndicale, se voyant trahis.

Mais les syndicats ne faisaient que leur travail.

Les bureaucraties syndicales ont toujours été payées pour transformer la contestation radicale en luttes partielles. Leur survie exige le réformisme.

Les syndicats ignorent la lutte des classes, ils ne connaissent que les lois du marché, et dans leur commerce ils se prétendent propriétaires des travailleurs.

Ils ne peuvent que négocier avec le pouvoir ; quand ils ne s
identifient pas directement à lui, en organisant la répression sur les lieux mêmes du travail. Les syndicats sont lultime rempart du capitalisme, parce que pour eux «le but final nest rien, cest le mouvement qui est tout» et dans leurs mains, il nest plus rien.

La honteuse manœuvre pour empêcher de secourir les ouvriers de Flins n
est quune des répugnantes «victoires» des syndicats, dans leurs luttes contre la grève générale. Ce qui na pas été achevé cette fois le sera la prochaine fois.

Le mouvement actuel, en balayant les miettes revendicatrices des syndicats apeurés, a découvert sa richesse : les bureaucrates comme les patrons n
ont plus quà disparaître. Cette richesse sébauche déjà dans lorganisation autonome des ateliers qui organisent leurs propres liaisons et court-circuitent les tables découte syndicales. Les travailleurs nont pas dautre voie que la prise en main directe de léconomie et de tous les aspecrs de la reconstruction de la vie sociale, par des comités unitaires de base assurant leur autodéfense et se fédérant à léchelle régionale et nationale.
Lautogestion est la fin et le moyen de la lutte prolétarienne.
Finissons-en avec ceux qui décident à notre place.
Lémancipation des travailleurs sera lœuvre des travailleurs eux-mêmes ou ne sera pas.
Pas dunité avec les diviseurs.
Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
Vive le pouvoir international des Conseils ouvriers.

Paris, le 8 juin 1968
Conseil pour le maintien des occupations

Camarades, reproduisez ce tract par tous les moyens et diffusez-le au maximum.




Dossier Mai 68

Publié dans Debordiana

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> Où puis-je trouver ce tract? Merci<br /> <br /> <br />
Répondre