Tract lycéen du 1er avril
C’est toute la société qu’il faut changer !
Pourquoi supprimer des postes d’enseignants ? Qu’est-ce qui se cache derrière la réforme des Bac Pro ? Ce n’est pas un hasard si c’est dans les banlieues ou dans les quartiers où il y a le plus de pauvreté que les postes sont supprimés, c’est la volonté de l’État de creuser toujours plus les inégalités entre les riches et les pauvres.
11.200 suppressions de postes sont prévus pour l’année 2008-2009, dont déjà 637 sur l’académie de Créteil, voici les conséquences directes :
— Hausse du nombre d’élèves par classes,
— De grandes difficultés pour remplacer les enseignants malades,
— Réduction des horaires d’enseignement et de certaines options (ex. : LV3 arabe, arts plastiques…) si on ajoute à ces constatations la baisse du nombre de surveillants, les conditions d’enseignement et de travail seront infernales !
Darcos, ministre de l’Éducation nationale, a envoyé aux recteurs d’académie le 29 octobre, une courte note où il raye un siècle d’enseignement technique ! Les bacs professionnels en 3 ans impliquent sélection et exclusion. Les recteurs des trois académies arrivent en force, en précipitant la mise en place de cette réforme pour la prochaine année scolaire ; le recteur de Créteil prévoit 183 classes Bac Pro en 3 ans pour la rentrée 2008, alors qu’il y en a 48. Celui de Versailles en prévoit 180, tandis qu’il y en a également 48 cette année. Ils vont donc multiplier par 4 le nombre actuel de Bac Pro en 3 ans, en supprimant les classes de BEP ! Ainsi d’énormes conséquences en découleraient, les élèves les plus en difficultés ou ceux ne souhaitant pas aller jusqu’au Bac, sortiraient du système scolaire sans aucun diplôme possible ! De plus, la suppression d’un an de formation ne peut se faire sans diminution importante du niveau d’exigence du Bac Pro, ce qui entraînerait à terme une dévalorisation du diplôme aux yeux des employeurs.
C’est dans la continuité d’une politique de casse de l’enseignement public comme on a pu le voir pour la loi LRU qui s’attaquait aux universités. Dans la droite ligne du LMD, cette loi s’inscrit dans une logique de privatisation de l’enseignement supérieur et de la recherche par le biais du désengagement financier de l’État. La LRU ou comment priver l’Université de ses moyens de fonctionnement financier et finir de détruire l’enseignement supérieur accessible pour tous.
De plus, on constate depuis quelques années une répression de plus en plus dure face aux élèves mobilisés comme on a pu le voir durant les luttes précédentes : Fillon, le CPE. C’est une véritable volonté d’intimidation afin d’étouffer les mouvements ! Aujourd’hui encore, des élèves sont victimes de cette répression : au lycée Paul-Éluard de saintDenis, une dizaine d’élèves sont exclus de l’établissement pour une période de 2 à 8 jours, suite à leur participation active à ce mouvement naissant.
L’État ne s’en prend pas qu’à l’éducation et nous conduit vers un enseignement à deux vitesses au sein d’une société à deux vitesses ! C’est une société avec toujours plus d’inégalités que le gouvernement organise. Il fait la chasse et expulse les sans-papiers, laisse des gens à la rue et précarise toute une part de la population qui est de plus en plus à la merci des patrons. Nous nous opposons à la loi Darcos et à toutes les lois qui s’attellent à rendre toujours les mêmes de plus en plus vulnérables.
La CNT se bat pour le droit à l’éducation, à la santé et des logements décents pour tous, l’arrêt des rafles, la fermeture des centres de rétentions, la régularisation de tous les sans-papiers, pour une société sans classes ! Comme l’a prouvé la mobilisation contre le CPE : Seule la lutte paie !!
Nous vous invitons à une réunion le mercredi 9 avril, 15 heures
à la Bourse du Travail de saintDenis, 11 rue Genin, 93200 - Métro Porte de Paris.
Syndicat des Travailleurs-ses de l’Éducation de Seine-saintDenis
Formation Action Lycéenne, diffusé le 1er avril 2008
Formation Action Lycéenne, diffusé le 1er avril 2008