Procès de X des Amandiers accusé d'outrage et rébellion

Publié le par La Rédaction

CR rapide du procès de X. des Amandiers accusé d’outrage et rébellion, 29e chambre, TGI à Paris, 27.3.08 ( par M.-F. et J.)

Ambiance difficile à la 29e chambre, un seul juge, la présidente, la cinquantaine affirmée, qui déroule régulièrement un ensemble de préjugés de classe devant les deux jeunes qui précèdent le copain pour lequel nous sommes venus et rappelle presque joyeusement les possibilités offertes par la loi sur la récidive et les peines planchers.

X, jeune du 20e est convoqué pour outrages et rébellion envers un policier ; celui-ci présent à l’audience, accompagné d
une avocate spécialisée dans la défense des policiers, bien connue.

X a été arrêté dans son quartier alors qu
il était au café avec des copains et après quils eurent assisté à des contrôles didentité quils voyaient se dérouler à distance sur le trottoir longeant le café.

Au cours de l
audience, le policier a rappelé et maintenu quil la entendu, le traiter «denculé» de lintérieur du café et à plusieurs reprises. Après lavoir contrôlé en sortant du café, il la conduit dans le car de police et toujours daprès lui, X sest rebellé, lui a envoyé des coups de têtes et des coups de pied…

Version de X : Je ne l
ai pas injurié et ce que jai pu dire à mes copains pour rigoler, il na pas pu ni me voir ni mentendre depuis le trottoir où il se trouvait. Quant aux violences, cest le policier qui ma brutalisé pour me faire monter de force dans le car afin de quitter les lieux le plus vite possible alors que des consommateurs du café et des passants sattroupaient et constataient comment jétais traité. Résultat : lèvre fendue et deux jours dITT pour X.

La procureure écarte les versions contradictoires concernant l
insulte proférée, faute de preuves, elle admet au bout des lèvres qu’il est difficile dentendre à l’extérieur, dans la rue, des injures qui seraient prononcées dans un café à porte fermée et dit que sil ny avait pas eu de résistance violente de sa part, elle aurait laissé tomber l’accusation. Puis se reprend, monte tout un film : lors d’un contrôle tout le monde regarde dehors dans un café, tout le monde se tait, donc les flics auraient pu entendre les injures dans la rue, malgré les vitres fermées. Elle demande daccorder lamende de 860 euros requise par lavocate du policier.

Plaidoirie magistrale de l
avocat de X qui démonte complètement la version policière en rappelant lITT de deux jours plutôt rare, laudition différée à trois heures du matin alors que linterpellation avait eu lieu à 18h50, labsence de convocation des témoins volontaires relevée par lavocate de permanence, produit des photos du café prises par J. qui prouvent que vu les rideaux fermés et la configuration des lieux, les flics étaient dans l’incapacité d’identifier l’auteur des soi-disant insultes, enfin il souligne lexistance des versions contradictoires des policiers (4 versions), dont deux (!) différentes versions produites par le flic qui se dit victime de X. Il expose quil est obligé lui-même dapporter au tribunal les témoignages écrits, les photos et de relire à haute voix les conclusions du médecin prescrivant une ITT. Il demande la relaxe au bénéfice du doute ou le report pour upplément dinformation et une commission rogatoire.

Après délibération (avec elle-même) la présidente annonce la relaxe de X (à suivre).

Résistons ensemble, 28 mars 2008
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article