La forteresse des tyrans, c'est l'inertie des peuples

Publié le par la Rédaction


«La forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples.»
MACHIAVEL.

undefinedÀ la question «Est-ce la fin des 35 heures en 2008 ?» Nicolas Sarkozy, comme à la maison devant 600 journalistes répondait par l’affirmative pour mieux se rétracter deux jours plus tard. Après la fin des régimes spéciaux, le passage annoncé pour tous à 41 et 42 annuités pour la retraite à taux plein et dès lors que les promesses sur le pouvoir d’achat fondent comme neige au soleil. Face à un premier ministre qui déclare la faillite de l’État, une politique gouvernementale qui détruit un à un les mécanismes de solidarité en offrant de vagues perspectives aux salariés, il est toujours intéressant de rappeler qu’en 25 ans, la part de l’actionnariat a triplé dans le prélèvement des richesses produites, à peu de chose près 150 milliards soit dix trous de la sécu, neuf déficits de l’assurance chômage, trois déficits des retraites. Sommes-nous dès lors condamnés à travailler pour ceux qui veulent mordre la main qui les nourrit ? La flexibilité est alors l’arme ultime, l’illusion collective superposée à la réalité, celle qui remplace efficacité par rentabilité, solidarité par logique individuelle, acquis sociaux par compétitivité de l’entreprise. Le grand jeu de dupes ne s’arrête pas là car ce qui n’est pas avouable dans une logique de profit est nécessairement passé sous silence pour conserver la convivialité du dialogue avec les partenaires sociaux, ainsi dès lors qu’il est question de repousser l’âge de la retraite, il n’est pas souhaitable de parler de la décôte imposée à chaque salarié dans le calcul de sa retraite et qui lui serait défavorable en cas d’allongement de la durée de cotisation. Le «Travailler plus pour gagner plus» n’est pas dénué d’un certain cynisme pour les salariés victimes d’une grande pénibilité de travail et dont la durée de cotisation se limite dans certains secteurs d’activités comme l’industrie à 33 voir 34 annuités de cotisation… La flexibilité, l’allongement de la durée de travail hebdomadaire ainsi que la durée de cotisation n’est pas le vœu du plus grand nombre dès lors que le référendum comme celui de Continental Sarreguemines en Moselle pour revenir à 40 heures par semaine n’est que le souhait de la direction imposé comme un chantage aux salariés.

CNT Infos, Éditorial de février 2008
Feuille d’information régionale éditée par l’Union locale de Besançon


Publié dans Colère ouvrière

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