Ici et là
Firminy : les salariés de Leclerc solidaires et en grève
Le ciel est bleu, mais le drapeau qui cingle l’air est bien du rouge cégétiste. Pendant que la sono crache une chanson aux paroles peu amènes à l’égard du patronat, devant le centre Leclerc de Firminy, une poignée d’employés et militants syndicaux attendent la sortie de Jessica Mondon, la cause de cette agitation.
Entendue à 10 heures par la direction, la jeune employée est sur la sellette. «Elle a refusé de faire une tâche qui n’entrait pas dans son domaine de compétences», explique Robert Sapey, secrétaire de l’union locale CGT. «On la brime pour cela.» Pas uniquement. Aux dires du syndicat, Jessica Mondon, par ailleurs militante CGT, aurait accepté de travailler un dimanche à 6 heures du matin, et ce à l’encontre du planning prévu. Pour être arrivée à 6h05, la jeune femme se serait vue vilipendée par son chef.
Convoquée par Bruno Ceyte, directeur du centre [Contacté par nos soins, le directeur du centre Bruno Ceyte n’a pas souhaité s’exprimer immédiatement, et envisage éventuellement une réponse ultérieure], Jessica se tourne vers Cyril Garcin, du syndicat CGT Leclerc, qui demande et obtient une entrevue avec l’auteur du courrier. Un rendez-vous qui se passe mal. «Des propos injurieux ont été prononcés à notre encontre», s’insurge Cyril Garcia. «Cette attitude d’un représentant de Leclerc vis-à-vis d’un élu CGT dans l’exercice de son mandat est inacceptable. J’ai écrit au PDG pour lui demander des explications, en adressant une copie à l’inspection du travail, mais il refuse de me recevoir.»
L’intéressée sort enfin de son entretien : «Ils attendent encore pour statuer sur mon cas», explique-t-elle. «Pour ma part, je suis un peu lasse de l’ambiance qui règne dans le magasin. On prétend que je suis une grande malade (sic), mais je crois surtout qu’on me juge parce que je dis haut et fort ce que je pense.» Car cette péripétie serait révélatrice du malaise des employés, qui, furieux de n’avoir pu se faire entendre le mois dernier, lors du mouvement des salariés de la grande distribution, ont sauté sur l’occasion pour réaffirmer leurs revendications : meilleures conditions de travail, revalorisations des salaires. Jessica, aux abois, qui dit être contrainte de prendre des cachets pour dormir depuis plusieurs mois, compte bien ne pas en rester là : «Si je suis licenciée, j’irai loin», dit-elle.
Les ex dirigeants de la CGT Peugeot de Sochaux condamnés pour abus de confiance
Condamnés en première instance à Montbéliard à cette même sanction ainsi qu'à 15.500 euros de dommages et intérêt au titre du préjudice matériel, Loris Dall’o et Bernard Dormois avaient fait appel. L’ancien secrétaire général du syndicat et son trésorier avaient été suspectés de malversations financières par leurs successeurs. Une plainte était déposée en 2003 à la suite de l’examen des comptes du syndicat par la commission financière de contrôle. Plusieurs «dépenses non justifiées» étaient alors révélées comme ce prêt de 50.000 francs à un adhérent, dûment remboursé, mais mystérieusement disparu de la comptabilité. Quelques centaines d’euros ont également été détournés de la CGT au profit du syndicat Sud créé par les ex dirigeants. On leur reprochait aussi l’achat de cigarettes, journaux ou cartes téléphoniques destinés à leur usage personnel mais réglés par la CGT. Enfin le trésorier était poursuivi pour la destruction d’écritures comptables du syndicat. Des faits qu’ils avaient partiellement reconnu lors de la procédure. Les juges bisontins ont estimé que les deux hommes avaient «en parfaite connaissance de cause disposé des fonds du syndicat CGT pour en faire un usage contraire à son objet social». Estimant que le tribunal de Montbéliard a fait une «exacte application» des textes et prononcé des sanctions «adaptées» ils ont confirmé l’ensemble de ses décisions, la peine de prison avec sursis, les 15.500 euros de préjudice matériel et 1000 euros de préjudice moral.
Le CE de la SNCF prend l’eau
Encore une «fuite» qui devrait inquiéter la CGT-cheminots, aux commandes du comité d’entreprise SNCF de la région de Lyon : l’organisme a reçu l’été dernier une facture d’eau (document que Le Progrès a pu consulter) d’environ 12.000 euros pour la consommation d’un centre aéré de Saint-Étienne dans la Loire. Le centre aéré en question a pourtant fermé il y a belle lurette. Explication ? À la suite d’un oubli, le compteur n’aurait pas été coupé et des gens du voyage installés à proximité l’auraient vite remarqué… Rumeur ou pas, Claude Miachon, secrétaire du CE, et Thierry Debard, responsable fédéral du secteur cheminots de la CGT, n’ont pas fini d’avoir la tête sous l’eau : le fisc vient de réclamer au CE SNCF le paiement d’une dette de plus de 700.000 euros, a révélé récemment l’hebdo Tribune de Lyon.
Les difficultés d’une employée avec la direction du magasin ont attisé la colère des salariés et des syndicats, qui ont débrayé hier matin
Le ciel est bleu, mais le drapeau qui cingle l’air est bien du rouge cégétiste. Pendant que la sono crache une chanson aux paroles peu amènes à l’égard du patronat, devant le centre Leclerc de Firminy, une poignée d’employés et militants syndicaux attendent la sortie de Jessica Mondon, la cause de cette agitation.
Entendue à 10 heures par la direction, la jeune employée est sur la sellette. «Elle a refusé de faire une tâche qui n’entrait pas dans son domaine de compétences», explique Robert Sapey, secrétaire de l’union locale CGT. «On la brime pour cela.» Pas uniquement. Aux dires du syndicat, Jessica Mondon, par ailleurs militante CGT, aurait accepté de travailler un dimanche à 6 heures du matin, et ce à l’encontre du planning prévu. Pour être arrivée à 6h05, la jeune femme se serait vue vilipendée par son chef.
Convoquée par Bruno Ceyte, directeur du centre [Contacté par nos soins, le directeur du centre Bruno Ceyte n’a pas souhaité s’exprimer immédiatement, et envisage éventuellement une réponse ultérieure], Jessica se tourne vers Cyril Garcin, du syndicat CGT Leclerc, qui demande et obtient une entrevue avec l’auteur du courrier. Un rendez-vous qui se passe mal. «Des propos injurieux ont été prononcés à notre encontre», s’insurge Cyril Garcia. «Cette attitude d’un représentant de Leclerc vis-à-vis d’un élu CGT dans l’exercice de son mandat est inacceptable. J’ai écrit au PDG pour lui demander des explications, en adressant une copie à l’inspection du travail, mais il refuse de me recevoir.»
L’intéressée sort enfin de son entretien : «Ils attendent encore pour statuer sur mon cas», explique-t-elle. «Pour ma part, je suis un peu lasse de l’ambiance qui règne dans le magasin. On prétend que je suis une grande malade (sic), mais je crois surtout qu’on me juge parce que je dis haut et fort ce que je pense.» Car cette péripétie serait révélatrice du malaise des employés, qui, furieux de n’avoir pu se faire entendre le mois dernier, lors du mouvement des salariés de la grande distribution, ont sauté sur l’occasion pour réaffirmer leurs revendications : meilleures conditions de travail, revalorisations des salaires. Jessica, aux abois, qui dit être contrainte de prendre des cachets pour dormir depuis plusieurs mois, compte bien ne pas en rester là : «Si je suis licenciée, j’irai loin», dit-elle.
Matthieu Lambert
Le Progrès (édition de la Loire), 27 février 2008
Le Progrès (édition de la Loire), 27 février 2008
Les ex dirigeants de la CGT Peugeot de Sochaux condamnés pour abus de confiance
La cour d’appel de Besançon a confirmé mardi les 6 mois de prison avec sursis
Condamnés en première instance à Montbéliard à cette même sanction ainsi qu'à 15.500 euros de dommages et intérêt au titre du préjudice matériel, Loris Dall’o et Bernard Dormois avaient fait appel. L’ancien secrétaire général du syndicat et son trésorier avaient été suspectés de malversations financières par leurs successeurs. Une plainte était déposée en 2003 à la suite de l’examen des comptes du syndicat par la commission financière de contrôle. Plusieurs «dépenses non justifiées» étaient alors révélées comme ce prêt de 50.000 francs à un adhérent, dûment remboursé, mais mystérieusement disparu de la comptabilité. Quelques centaines d’euros ont également été détournés de la CGT au profit du syndicat Sud créé par les ex dirigeants. On leur reprochait aussi l’achat de cigarettes, journaux ou cartes téléphoniques destinés à leur usage personnel mais réglés par la CGT. Enfin le trésorier était poursuivi pour la destruction d’écritures comptables du syndicat. Des faits qu’ils avaient partiellement reconnu lors de la procédure. Les juges bisontins ont estimé que les deux hommes avaient «en parfaite connaissance de cause disposé des fonds du syndicat CGT pour en faire un usage contraire à son objet social». Estimant que le tribunal de Montbéliard a fait une «exacte application» des textes et prononcé des sanctions «adaptées» ils ont confirmé l’ensemble de ses décisions, la peine de prison avec sursis, les 15.500 euros de préjudice matériel et 1000 euros de préjudice moral.
Le Progrès (édition du Jura), 27 février 2008
Le CE de la SNCF prend l’eau
Encore une «fuite» qui devrait inquiéter la CGT-cheminots, aux commandes du comité d’entreprise SNCF de la région de Lyon : l’organisme a reçu l’été dernier une facture d’eau (document que Le Progrès a pu consulter) d’environ 12.000 euros pour la consommation d’un centre aéré de Saint-Étienne dans la Loire. Le centre aéré en question a pourtant fermé il y a belle lurette. Explication ? À la suite d’un oubli, le compteur n’aurait pas été coupé et des gens du voyage installés à proximité l’auraient vite remarqué… Rumeur ou pas, Claude Miachon, secrétaire du CE, et Thierry Debard, responsable fédéral du secteur cheminots de la CGT, n’ont pas fini d’avoir la tête sous l’eau : le fisc vient de réclamer au CE SNCF le paiement d’une dette de plus de 700.000 euros, a révélé récemment l’hebdo Tribune de Lyon.
Le Progrès (édition du Rhône), 28 février 2008