Les prisons pour mineurs tuent !
Samedi 2 février 2008, un enfant de 16 ans a trouvé la mort à l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Meyzieu près de Lyon.
Avant que n’ouvrent les deux premiers EPM à Meyzieu et Lavaur en juin 2007, nous dénoncions la construction de ces nouvelles prisons annoncées par l’État comme de nouveaux lieux d’éducation. Une prison, quels que soient son nom ou sa configuration n’est rien d’autre qu’un lieu où l’on détruit les individus pour les conduire vers la mort. Ce qui est annoncé comme un suicide par l’administration n’est rien d’autre que la conséquence d’un choix politique et éducatif : l’État impose aux plus pauvres et à celles et ceux qu’il considère comme déviants, la répression et l’enfermement comme seules perspectives de vie.
Dès son ouverture, l’EPM de Meyzieu n’avait pas tardé à montrer que la réalité de cette prison pour enfants n’était pas celle décrite par le ministère de la Justice. Suite au refus de plusieurs jeunes de regagner leur cellule par exemple, ce sont les Équipes d’intervention régionales de sécurité qui ont été appelées pour régler le problème. Ces forces de l’ordre pénitencier qui interviennent cagoulées ont fait rentrer les jeunes dans leur cellule de manière très musclée. Après avoir été ainsi traités, les jeunes s’en sont pris aux murs de leurs cellules. Ils ont ensuite été présentés au tribunal en comparution immédiate et ont été à nouveau condamnés à de la prison ferme. Après une telle «action éducative», qui peut penser qu’un enfant détenu peut se reconstruire en prison et faire à nouveau confiance aux adultes ?
Cet événement tragique va-t-il influer sur la politique menée en direction des mineurs ? Il semblerait que ce ne soit pas le cas pour l’instant puisque le ministère de la Justice n’a pas renoncé à l’ouverture du nouvel EPM d’Orvault près de Nantes en fin de semaine dernière ni aux prochaines ouvertures des deux EPM de Porcheville et de Chauconin en Île-de-France.
Cette machine infernale de l’enfermement vient nous rappeler que la peine de mort abolie en 1981 ne l’a été que dans les textes. Nous continuerons à nous battre pour une éducation émancipatrice incompatible avec l’enfermement.
Nous tenons aussi à témoigner toute notre solidarité à la famille de Julien et à ses proches.
Paris, le 7 février 2008
Fédération CNT des travailleurs de la santé,
du social et des collectivités territoriales
Fédération CNT des travailleurs de la santé,
du social et des collectivités territoriales
Appel à la manifestation du 9 février 2008
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Dossier d’Émancipation 44
Non aux prisons pour enfants !
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Pour en finir avec les prisons pour mineursReportage «RocKnRouL»