Grève à Manzoni-Bouchot
Situation bloquée chez Manzoni-Bouchot Fonderie
La production de Manzoni-Bouchot Fonderie est perturbée depuis lundi soir. La CGT a lancé un mouvement de grève qui a été reconduit mardi soir, puis une nouvelle fois hier. Les revendications du syndicat portent sur «de meilleures conditions de travail pour tous, un salaire convenable pour vivre, le rééquilibrage des coefficients, l’arrêt des pressions qui se sont instaurées dans l’entreprise», et la nomination d’un expert comptable au Comité d’établissement.
Deux heures de débrayage, six heures de travail
Les débrayages de deux heures pour chaque équipe (minuit-2 heures pour l’équipe de nuit, 8-10 heures pour l’équipe du matin, 18-20 heures pour l’équipe d’après-midi) succèdent aux séquences de travail de six heures. C’est suffisant pour «paralyser la fourniture de métal liquide et par là même bloquer la production» déplore la direction. «Avec cet arrêt en amont, au niveau des techniciens qui manipulent l’aluminium en fusion, c’est tout l’appareil qui s’arrête», commente ainsi Régis Senet, directeur des affaires juridiques du groupe Arche, chargé des ressources humaines à Manzoni-Bouchot Fonderie. Après avoir contacté la Direction départementale du travail, la direction a demandé aux cent trente huit intérimaires travaillant sur le site de ne plus venir. Et envisagerait le chômage technique. Car la situation semble bloquée. Le syndicat n’entend pas lever son mot d’ordre tant qu’elle n’aura pas obtenu satisfaction. Lesquelles sont jugées inacceptables par la direction. «J’ai clairement dit lors de la table ronde du 17 janvier que tant que notre usine ne serait pas sortie des pertes considérables accumulées depuis toutes ces dernières années, je ne serai pas en mesure de favoriser telle ou telle catégorie de salariés qui viendrait réclamer des augmentations» écrit le Pdg Patrick Bellity dans une note au personnel.
Une grève «injustifiée, inutile et dangereuse»
La direction se fait résolument alarmiste, jugeant la grève «injustifiée, inutile et dangereuse pour l’emploi sur le bassin de Saint-Claude». «Le temps joue contre nous et le blocage de la fusion par une poignée d’irresponsables met en péril toute l’entreprise et l’empêche, par les pertes de production très importantes qu’elle génère, de continuer sur le chemin du redressement» prédit le Pdg. La direction craint une nouvelle perte de confiance des partenaires financiers et des clients.
«Il est aisé de tout mettre sur le dos de notre syndicat, répond la CGT. S’il y a eu dégradation des conditions de travail, est-ce la faute de la CGT ?» Le syndicat dénonce un «matériel de plus en plus défaillant» : des chariots sans batteries, des entretiens de fours non suivis, le sous-effectif avec le départ de 52 salariés depuis le mois de juillet, contre la conversion de 13 CDD et CDI en décembre. Il demande également la nomination d’un expert-comptable par le C.E. pour juger de la réalité de la situation financière du groupe.
Comment le groupe sortira de cette situation de blocage ?
Depuis lundi soir, la CGT a appelé au débrayage partiel des équipes de production pour demander une amélioration des conditions de travail et une revalorisation salariale. Des demandes inacceptables pour la direction.
La production de Manzoni-Bouchot Fonderie est perturbée depuis lundi soir. La CGT a lancé un mouvement de grève qui a été reconduit mardi soir, puis une nouvelle fois hier. Les revendications du syndicat portent sur «de meilleures conditions de travail pour tous, un salaire convenable pour vivre, le rééquilibrage des coefficients, l’arrêt des pressions qui se sont instaurées dans l’entreprise», et la nomination d’un expert comptable au Comité d’établissement.
Deux heures de débrayage, six heures de travail
Les débrayages de deux heures pour chaque équipe (minuit-2 heures pour l’équipe de nuit, 8-10 heures pour l’équipe du matin, 18-20 heures pour l’équipe d’après-midi) succèdent aux séquences de travail de six heures. C’est suffisant pour «paralyser la fourniture de métal liquide et par là même bloquer la production» déplore la direction. «Avec cet arrêt en amont, au niveau des techniciens qui manipulent l’aluminium en fusion, c’est tout l’appareil qui s’arrête», commente ainsi Régis Senet, directeur des affaires juridiques du groupe Arche, chargé des ressources humaines à Manzoni-Bouchot Fonderie. Après avoir contacté la Direction départementale du travail, la direction a demandé aux cent trente huit intérimaires travaillant sur le site de ne plus venir. Et envisagerait le chômage technique. Car la situation semble bloquée. Le syndicat n’entend pas lever son mot d’ordre tant qu’elle n’aura pas obtenu satisfaction. Lesquelles sont jugées inacceptables par la direction. «J’ai clairement dit lors de la table ronde du 17 janvier que tant que notre usine ne serait pas sortie des pertes considérables accumulées depuis toutes ces dernières années, je ne serai pas en mesure de favoriser telle ou telle catégorie de salariés qui viendrait réclamer des augmentations» écrit le Pdg Patrick Bellity dans une note au personnel.
Une grève «injustifiée, inutile et dangereuse»
La direction se fait résolument alarmiste, jugeant la grève «injustifiée, inutile et dangereuse pour l’emploi sur le bassin de Saint-Claude». «Le temps joue contre nous et le blocage de la fusion par une poignée d’irresponsables met en péril toute l’entreprise et l’empêche, par les pertes de production très importantes qu’elle génère, de continuer sur le chemin du redressement» prédit le Pdg. La direction craint une nouvelle perte de confiance des partenaires financiers et des clients.
«Il est aisé de tout mettre sur le dos de notre syndicat, répond la CGT. S’il y a eu dégradation des conditions de travail, est-ce la faute de la CGT ?» Le syndicat dénonce un «matériel de plus en plus défaillant» : des chariots sans batteries, des entretiens de fours non suivis, le sous-effectif avec le départ de 52 salariés depuis le mois de juillet, contre la conversion de 13 CDD et CDI en décembre. Il demande également la nomination d’un expert-comptable par le C.E. pour juger de la réalité de la situation financière du groupe.
Comment le groupe sortira de cette situation de blocage ?
Julien Vandelle
Le Progrès, édition du Jura, 31 janvier 2008
Le Progrès, édition du Jura, 31 janvier 2008
Du soulagement au dialogue de sourds
Lorsque le Groupe Arche a officiellement repris la branche Fonderie de Manzoni-Bouchot, le 29 juin 2007, ce fut un grand soulagement pour le bassin sanclaudien. Il s’agissait là de la seule société française à avoir proposé et détaillé un plan industriel cohérent. Depuis, le Pdg, Patrick Bellity, a toujours mis en avant le savoir-faire d’un groupe spécialisé dans la conception et la fabrication de composants de haute technicité. Et dénoncer les errements de la précédente direction, qui avait enregistré une perte de 117 millions d’euros en quatre ans. Pour en prendre le contre-pied, la nouvelle direction a toujours de la plus grande transparence. Et a organisé en septembre une convention d’information avec l’ensemble des salariés, pour les rassurer et les remotiver.
Malgré tout, un débrayage a été envisagé le 19 décembre par les syndicats sur les sites de production d’Étables et du Plan d’Acier pour dénoncer «le manque de dialogue avec la direction dans le cadre de la réorganisation des ateliers». Il avait finalement été levé : la direction avait programmé une table ronde le 17 janvier. «La CGT n’a pas souhaité y participer, puis s’est ravisée au dernier moment» indique le Pdg Patrick Bellity.
Le syndicat regrette l’inéquité dans la représentation des organisations représentatives du personnel et de la direction à cette réunion, ainsi que le report de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences qui avait été annoncée pour la fin d’année dernière. «Nous avons entendu parler de transparence, alors que jusqu’à présent, nous attendons que la buée s’évapore.»