Scène de l'aliénation ordinaire
La mère d’une élève «sans papiers» est arrêtée un matin de décembre, à la Gare du Nord, entre la ligne 2 et la ligne 4. Contrôle d’identité… Face aux questions pressantes, elle avoue rapidement être «sans papiers» et présente sa carte orange. Pas de menottes, mais elle est serrée très fort, avec un cordon métallique — presque au point de défaillir — et emmenée, pour rejoindre une vingtaine d’autres personnes, dans un fourgon qui rejoint bientôt un poste de police de Saint-Michel. Là, alors qu’à plusieurs reprises elle se sent physiquement au plus mal, les fonctionnaires présents mènent des investigations dans leurs fichiers. Pour constater qu’elle a déposé un recours avec un avocat contre une mesure de reconduite à la frontière, qu’elle avait déposé un dossier de demande de régularisation dans le cadre de la circulaire du 13 juin 2006 et qu’elle est mère d’au moins un enfant mineur. Ils la relâchent.
Le soir, elle souffle mais n’oublie rien de ce qu’elle vient de subir, elle n’oublie rien du tri opéré selon les cas. Le fait de ne pas être seule et d’être engagée, avec du soutien, dans des démarches, lui a évité plus d’acharnement et une mise en rétention plus que certaine. Elle n’oublie pas celles et ceux qui sont resté-e-s dans la nasse, promi-e-s à la rétention, à la comparution et à l’expulsion. Ceux-là sont souvent seul-e-s, anonymé-e-s, et ne trouvent pas le soutien actif des miliant-e-s RESF. La CIMADE tentera de les aider et l’avocat commis d’office fera souvent de son mieux pour les sortir de là. Sur la vingtaine de captures de ce jour-là, à cet endroit-là, combien ont fini par être expulsé-e-s ? … Ils-elles ne valaient pas moins qu’elle.
Combien d’organisations, de partis et d’associations se sont déclarés solidaires de cette lutte et signataires de ces appels !? Combien de pétitions ? Combien de déclarations ? Combien de bonnes intentions ?
Et la grève ? Leurs directions et leurs instances dirigeantes — c’est ainsi que la plupart fonctionnent — ont-elles pris toutes leurs responsabilités ?…
Le soir, elle souffle mais n’oublie rien de ce qu’elle vient de subir, elle n’oublie rien du tri opéré selon les cas. Le fait de ne pas être seule et d’être engagée, avec du soutien, dans des démarches, lui a évité plus d’acharnement et une mise en rétention plus que certaine. Elle n’oublie pas celles et ceux qui sont resté-e-s dans la nasse, promi-e-s à la rétention, à la comparution et à l’expulsion. Ceux-là sont souvent seul-e-s, anonymé-e-s, et ne trouvent pas le soutien actif des miliant-e-s RESF. La CIMADE tentera de les aider et l’avocat commis d’office fera souvent de son mieux pour les sortir de là. Sur la vingtaine de captures de ce jour-là, à cet endroit-là, combien ont fini par être expulsé-e-s ? … Ils-elles ne valaient pas moins qu’elle.
Combien d’organisations, de partis et d’associations se sont déclarés solidaires de cette lutte et signataires de ces appels !? Combien de pétitions ? Combien de déclarations ? Combien de bonnes intentions ?
Et la grève ? Leurs directions et leurs instances dirigeantes — c’est ainsi que la plupart fonctionnent — ont-elles pris toutes leurs responsabilités ?…
Régularisation immédiate de TOUTES et de tous les sans-papiers !
Le Chat du neuf trois no 8, janvier-février 2008
Bulletin de la CNT Éducation de Seine-saintDenis élargi au 77 et 94
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