Pour 2008, le gouvernement affûte sa stratégie anti-chômeurs
Dans le cadre de sa «politique de civilisation», c’est vers ces fainéants de chômeurs que se tournent les pensées de Nicolas Sarkozy en ce début d’année, revenant à la charge sur les sanctions à leur infliger «en cas de refus de deux offres d’emplois acceptables»…
… Le but étant d’«atteindre assez rapidement» le glorieux score de 7,7%, a expliqué aujourd’hui le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez lors du compte-rendu du conseil des ministres : «Alors que le taux de chômage était de 8,8% en 2006, il est de 7,9% à la fin de 2007 et avec un tendanciel qui nous permet d’espérer pouvoir atteindre assez rapidement 7,7%», a-t-il dit, ajoutant que le président Nicolas Sarkozy a par ailleurs «souhaité qu’un travail puisse être fait sur la question des sanctions en cas de refus de deux offres d’emplois acceptables». «La mise en place d’un dispositif de sanctions est bien de la responsabilité de l’État», a-t-il rappelé, précisant que Nicolas Sarkozy «a demandé à ce qu’on ait un calendrier sur le sujet».
Qu’est-ce qu’une «offre d’emploi acceptable» ? Encore faudrait-il la définir, ce qui n’est toujours pas le cas. Et si c’est l’ANPE qui doit se charger d’en proposer deux, faudrait-il seulement qu’elle soit capable d’en proposer rien qu’une seule !!! Combien de chômeurs peuvent se vanter d’avoir repris le chemin du travail grâce à elle ? La seule chose que l’ANPE est capable d’imposer aujourd’hui, ce sont des contrats aidés ! À l’heure où 80% des offres concernent des postes précaires et sous-payés, ce sont donc bien les emplois acceptables qui manquent.
Pour faire baisser les chiffres, les radiations ne suffisent-elles pas ? En novembre, 147.000 absences au contrôle et 43.491 radiations ont été enregistrées : selon Les Échos, leur nombre reste très élevé en proportion du nombre de demandeurs d’emplois, alors que les sorties pour reprise d’emploi ont, elles, baissé. Quant aux sanctions, depuis qu’elles ont été «graduées» en août 2005, elles ont explosé pour atteindre le nombre de 41.700 en 2006, et leur score de 2007 ne devrait pas décevoir notre président…
C’est clair : Nicolas Sarkozy ne mise pas sur la création d’emplois, qui est toujours insuffisante aussi bien qualitativement que quantitativement, mais sur la répression envers ceux qu’on a foutus à la porte de leur entreprise. Avec Nicolas Ier, le ton est donné : en 2008, la «guerre au chômage» va bel et bien se transformer en une guerre aux chômeurs, plus larvée comme jadis mais franchement ouverte. Et de relancer la haine anti-chômeurs qui sommeille dans le cœur de «la France qui se lève tôt», ce pur fantasme qui a fait le lit de son succès électoral… il y a huit mois. Que voulez-vous : quand les sondages virent à l’aigre, autant ressortir les vieilles recettes qui fonctionnent ! Pour combien de temps ?
ActuChômage, 3 janvier 2008
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