Camps de rétention en révolte
«Nous ne sommes pas des bêtes sauvages, ni des chiens !»
Il y a à peu près un mois, un sans papier s’est évadé du centre de rétention de Vincennes. Depuis cet évènement, les policiers sont particulièrement énervés et virulents envers les «retenus». Par exemple, ils entrent dans les chambres pour faire des fouilles à n’importe quelle heure de la nuit, ils font entre 8 à 10 rondes par 24 heures, au lieu de 3 habituellement. Suite à cette évasion, les policiers ont eu pour ordre de dénombrer, tous les soirs, les sans-papiers pour vérifier qu’aucun ne s’est enfui.
Avant hier, les retenus n’ont pas accepté de se faire comptabiliser comme du bétail et ont refusé de remonter dans leur chambre. Les policiers ont appelé les CRS en renfort qui ont passé une partie de la nuit à Vincennes. Hier soir, routine. Les policiers exécutent leur tour de surveillance et accusent un homme en train de fumer d’avoir fait entrer un briquet en rétention. Ils le menottent pour l’emmener en isolement. Les autres sans papiers jugent cet acte injustifié et interpellent à leur tour les policiers pour leur demander de le relâcher. Ils font valoir leurs droits et leur refus de l’arbitraire. Mouvement de masse, violences policières, au final, il y a trois blessés légers parmi les retenus. Ils ont vu un médecin, apparemment pas de jambe cassée. Les CRS sont revenus en renfort et sont restés jusqu’à 4 heures du matin.
Ces incidents se situent dans un contexte plus général puisque c’est suite au transfert d’un sans papier de Roissy vers Vincennes que les informations sur les évènements de Mesnil-Amelot ont circulé et qu’une grève de la faim a commencé il y a trois jours : sur approximativement 260 personnes retenues réparties dans les deux centres de Vincennes, la moitié serait en grève de la faim aujourd’hui.
Depuis trois nuits, les retenus se mobilisent pour dénoncer les conditions de rétention déplorables : un simple filet d’eau chaude dans les douches, du chauffage parcellaire, mise en isolement sans motif, humiliations et violences policières gratuites, destination d’expulsion parfois arbitraire (un Algérien devait aujourd’hui être expulsé vers le Maroc, il ne serait pas sorti du centre de rétention suite aux mobilisations de ses collègues sans papiers), et encore non respect de la dignité et des droits de l’Homme…
Les retenus dénoncent aussi les pratiques du personnel médical : des jours pour obtenir un simple doliprane, des maladies contagieuses qui se transmettent à profusion. Un sans papier explique que «les docteurs préfèrent soigner leurs relations avec la préfecture plutôt que de déclarer que les situations médicales de certains retenus sont incompatibles avec la rétention».
Au téléphone, on entend des termes tels que «désobéissance civique» et le brouhaha général présage d’une évolution mouvementée. Les sans papiers semblent remontés, prêts à ne pas céder, d’autant plus qu’ils ont réussi à éviter une expulsion aujourd’hui, ils sont soutenus à l’extérieur, forts de leurs dénonciations, par contre, et à mon avis à juste titre, ils «redoutent le pire pour ce soir».
Mais, c’est pas grave, c’est Noël.
Dans les centres de rétention, la révolte a commencé
Le 15 décembre une révolte a commencé au centre de rétention du Mesnil-Amelot : cahiers de doléances, revendications écrites sur les vêtements, refus d’entrer dans les chambres, grève de la faim… Elle s’est étendue au centre de rétention de Vincennes où de nombreux sans-papiers ont rejoint la grève de la faim et refusé de rentrer dans leurs chambres. La répression n’a pas tardé. 150 CRS sont entrés dans le centre de rétention pour les réprimer. On compte trois blessés parmi les grévistes. La police a refusé d’appeler le Samu. Certaines personnes ont été isolés. Mais les grévistes ont exprimé leur détermination à ne pas céder.
En cette fin d’année, les préfets ont reçu le message d’accélérer les rafles pour atteindre le chiffre de 25.000 expulsions fixé par le ministère de Hortefeux. Le harcèlement quotidien des sans-papiers s’est encore accentué. Les arrestations ont lieu partout : lors de démarches administratives, dans les préfectures, les commissariats, devant des consulats, les écoles, au travail, dans la rue, le métro, aux domiciles…
À Rennes, à Bordeaux, à Paris et un peu partout en France et en Europe, ces derniers mois ont vu de fortes mobilisations contre les centres de rétention. Donnons de l’ampleur à ce mouvement. Soutenons la révolte des sans papiers. Agissons maintenant pour la fermeture de tous les centres de rétentions.
La révolte a commencé…
Il y a à peu près un mois, un sans papier s’est évadé du centre de rétention de Vincennes. Depuis cet évènement, les policiers sont particulièrement énervés et virulents envers les «retenus». Par exemple, ils entrent dans les chambres pour faire des fouilles à n’importe quelle heure de la nuit, ils font entre 8 à 10 rondes par 24 heures, au lieu de 3 habituellement. Suite à cette évasion, les policiers ont eu pour ordre de dénombrer, tous les soirs, les sans-papiers pour vérifier qu’aucun ne s’est enfui.
Avant hier, les retenus n’ont pas accepté de se faire comptabiliser comme du bétail et ont refusé de remonter dans leur chambre. Les policiers ont appelé les CRS en renfort qui ont passé une partie de la nuit à Vincennes. Hier soir, routine. Les policiers exécutent leur tour de surveillance et accusent un homme en train de fumer d’avoir fait entrer un briquet en rétention. Ils le menottent pour l’emmener en isolement. Les autres sans papiers jugent cet acte injustifié et interpellent à leur tour les policiers pour leur demander de le relâcher. Ils font valoir leurs droits et leur refus de l’arbitraire. Mouvement de masse, violences policières, au final, il y a trois blessés légers parmi les retenus. Ils ont vu un médecin, apparemment pas de jambe cassée. Les CRS sont revenus en renfort et sont restés jusqu’à 4 heures du matin.
Ces incidents se situent dans un contexte plus général puisque c’est suite au transfert d’un sans papier de Roissy vers Vincennes que les informations sur les évènements de Mesnil-Amelot ont circulé et qu’une grève de la faim a commencé il y a trois jours : sur approximativement 260 personnes retenues réparties dans les deux centres de Vincennes, la moitié serait en grève de la faim aujourd’hui.
Depuis trois nuits, les retenus se mobilisent pour dénoncer les conditions de rétention déplorables : un simple filet d’eau chaude dans les douches, du chauffage parcellaire, mise en isolement sans motif, humiliations et violences policières gratuites, destination d’expulsion parfois arbitraire (un Algérien devait aujourd’hui être expulsé vers le Maroc, il ne serait pas sorti du centre de rétention suite aux mobilisations de ses collègues sans papiers), et encore non respect de la dignité et des droits de l’Homme…
Les retenus dénoncent aussi les pratiques du personnel médical : des jours pour obtenir un simple doliprane, des maladies contagieuses qui se transmettent à profusion. Un sans papier explique que «les docteurs préfèrent soigner leurs relations avec la préfecture plutôt que de déclarer que les situations médicales de certains retenus sont incompatibles avec la rétention».
Au téléphone, on entend des termes tels que «désobéissance civique» et le brouhaha général présage d’une évolution mouvementée. Les sans papiers semblent remontés, prêts à ne pas céder, d’autant plus qu’ils ont réussi à éviter une expulsion aujourd’hui, ils sont soutenus à l’extérieur, forts de leurs dénonciations, par contre, et à mon avis à juste titre, ils «redoutent le pire pour ce soir».
Mais, c’est pas grave, c’est Noël.
Témoignage au CRA de Vincennes via le 9e Collectif des Sans-Papiers,
30 décembre 2007
30 décembre 2007
Dans les centres de rétention, la révolte a commencé
Le 15 décembre une révolte a commencé au centre de rétention du Mesnil-Amelot : cahiers de doléances, revendications écrites sur les vêtements, refus d’entrer dans les chambres, grève de la faim… Elle s’est étendue au centre de rétention de Vincennes où de nombreux sans-papiers ont rejoint la grève de la faim et refusé de rentrer dans leurs chambres. La répression n’a pas tardé. 150 CRS sont entrés dans le centre de rétention pour les réprimer. On compte trois blessés parmi les grévistes. La police a refusé d’appeler le Samu. Certaines personnes ont été isolés. Mais les grévistes ont exprimé leur détermination à ne pas céder.
En cette fin d’année, les préfets ont reçu le message d’accélérer les rafles pour atteindre le chiffre de 25.000 expulsions fixé par le ministère de Hortefeux. Le harcèlement quotidien des sans-papiers s’est encore accentué. Les arrestations ont lieu partout : lors de démarches administratives, dans les préfectures, les commissariats, devant des consulats, les écoles, au travail, dans la rue, le métro, aux domiciles…
À Rennes, à Bordeaux, à Paris et un peu partout en France et en Europe, ces derniers mois ont vu de fortes mobilisations contre les centres de rétention. Donnons de l’ampleur à ce mouvement. Soutenons la révolte des sans papiers. Agissons maintenant pour la fermeture de tous les centres de rétentions.
La révolte a commencé…
Premiers signataires : 9e Collectif des Sans-Papiers, Sierra Maestra