Quatre mois ferme à la suite d'un contrôle d'identité
L’histoire que je vais vous raconter va peut être vous paraître fausse ou exagérée mais en tout cas je l’ai bien vécue, elle est vraiment réelle. D’ailleurs cela a détruit ma vie ainsi que celle de ma famille.
Un soir, je sortais du travail, et je me dirigeais vers le parking près de chez moi afin de garer ma voiture quand soudain j’ai vu une «colonie» de policiers autour de mon frère (25 ans). En effet, ils étaient une quinzaine autour de lui. Il était seul face à eux et il s’agissait apparemment d’un contrôle d’identité. J’ai senti que ça n’allait pas donc j’ai décidé de me rapprocher d’eux. J’ai alors demandé à mon frère ce qui se passait et il m’a répondu de ne pas m’inquiéter, qu’il s’agissait simplement d’un contrôle d’identité. Il ne voulait pas me faire peur ni m’impliquer donc il m’a demandé de m’éloigner. Il leur a effectivement remis ses papiers, les policiers l’ont même fouillé et n’ont rien eu à signaler. Ne comprenant pas la situation car je voyais que le ton montait et que certains policiers se moquaient de moi, j’ai demandé à mon frère de se rapprocher de moi. Et à ce moment là, un policier m’a invectivée, me rappelant que la «police c’était lui» et qu’il lâcherait mon frère quand il le voudrait. J’ai compris malheureusement qu’ils ne le lâcheraient pas ! Pourquoi l’ont-ils arrêté ? Cela je ne l’ai su que plusieurs jours après. En effet en parlant avec mon frère, celui-ci m’a expliqué la scène avant même que je sois arrivée : il s’apprêtait à sortir d’un hall d’immeuble et des policiers l’ont attrapé à l’intérieur même de l’immeuble. Ils ont commencé à le gifler et à l’insulter, le prenant apparemment pour quelqu’un connu des services de police. Mon frère leur a dit qu’il ne comprenait pas la situation et qu’il ne voulait pas avoir d’histoire et il est sorti du hall et c’est là qu’il a vu qu’il était encerclé d’une quinzaine de policiers (c’est au moment où je suis arrivé).
Puis, les policiers ont commencé à se moquer de lui, à le provoquer, à l’insulter et lui ont ordonné de «fermer sa gueule». Ils lui ont même dit qu’ils voulaient l’embarquer au poste même s’il n’avait rien fait. Je vais vous paraître peut être crue mais je pense sincèrement que sa tête d’arabe ne l’a pas aidé et l’a même enfoncé. Puis d’un coup, une voiture de police est arrivée, et là mon frère a pris peur et s’est sauvé. La poursuite a démarée, mon frère a été rattrapé, jeté à terre et battu à coups de pieds, de matraques, coups de poings et menotté. Certains des policiers se sont amusés à lui écraser le visage contre le sol alors qu’il était menotté. D’ailleurs, il en est ressorti défiguré, tête pleine de sang.
En voyant cette barbarie, je me suis mise à crier. J’étais choquée de voir que des policiers frappaient une personne gratuitement. Ils l’ont fait rentrer dans la voiture avec force. Le pire c’est que même dans la voiture les policiers ont continué à le taper : ils lui ont mis des coups de poings et des gifles sur le visage accompagnés d’insultes racistes (j’ai su cela après en parlant à mon frère). Une foule s’est amassée et en profitant de l’arrêt de la voiture, mon frère a réussi à se sauver, hurlant de douleurs. Et cette fois ci, les policiers ont réussi à le re-rattraper devant chez moi. Et ils ont continué à le reffraper, le pire c’est que c’était devant tout le monde. Ma mère, voyant son fils se faire maltraiter de la sorte, l’a pris dans ses bras et essayé de le protéger du mieux qu’elle pouvait en suppliant les policiers d’arrêter. Mais ils étaient déchaînés, ils ont frappé ma mère avec des coups de matraques ainsi qu’une de mes sœurs. Un policier m’a même pointé son arme me menaçant de tirer.
Les voisins, les passants (mères de familles, enfants, personnes âgées), choqués de voir cette scène de violence injustifiée et générée par des forces de l’ordre, ont demandé aux policiers d’arrêter de frapper ce jeune homme sans défense et en réponse ils ont eu droit à des jets de bombes lacymogènes. Sans défense, la population présente a commencé à subir les agressions tant physiques que verbales.
Finalement, mon frère a été emmené au commissariat. Le plus grave, c’est qu’il a été encore frappé là-bas jusqu’à ce qu’un médecin vienne constater ses blessures.
C’est ignoble de voir que des scènes de massacre — car il n’y a pas d’autre mot — se passaient dans un commissariat, endroit institutionnel.
Ma famille a été gravement blessée, plusieurs jours d’ITT ont été prescrits par des médecins. Pour ma part, j’ai été hospitalisée le soir même. Mon frère a été incarcéré à 4 mois de prison ferme et 4 mois de sursis pour «outrages, rébellion et incitation à l’émeute». Le mieux, c’est qu’on l’a accusé d’avoir frappé 6 ou 7 policiers alors qu’il était menotté du début jusqu’à la fin et n’a eu en aucun cas de comportements agressifs physiquement envers eux. «La justice est tellement bien faite» qu’il a mangé plusieurs mois de prison pour des faits qu’il n’a pas commis et il doit payer en plus des dommages et intérêts à des policiers qui ne sont pas du tout blessés mais qui en revanche l’ont frappé et frappaient sa mère sous ses yeux et ses sœurs. De plus, la justice n’a même pas pris en compte les témoinages des personnes présentes (plus d’une trentaine).
Nous avons porté plainte. Est-ce que cela va être pris en compte? Seul le temps nous le dira. Mais en attendant, nous devons vivre ou je dirais même survivre avec cette souffrance, cette injustice, cette corruption. Je ne veux pas faire la victime, mais on a beau être né dans des hôpitaux fançais, avoir étudié dans les mêmes écoles et universités françaises, avoir toujours vécu en France, certaines personnes nous demontrent par A+B qu’on n’a pas notre place ici. C’est très grave de voir cela dans un pays démocratique qui revendique les droits de l’Homme. Car dans cette affaire, nous avons été traités commes des sous-hommes, des bêtes, des… Cette histoire nous a totalement détruit.
Un soir, je sortais du travail, et je me dirigeais vers le parking près de chez moi afin de garer ma voiture quand soudain j’ai vu une «colonie» de policiers autour de mon frère (25 ans). En effet, ils étaient une quinzaine autour de lui. Il était seul face à eux et il s’agissait apparemment d’un contrôle d’identité. J’ai senti que ça n’allait pas donc j’ai décidé de me rapprocher d’eux. J’ai alors demandé à mon frère ce qui se passait et il m’a répondu de ne pas m’inquiéter, qu’il s’agissait simplement d’un contrôle d’identité. Il ne voulait pas me faire peur ni m’impliquer donc il m’a demandé de m’éloigner. Il leur a effectivement remis ses papiers, les policiers l’ont même fouillé et n’ont rien eu à signaler. Ne comprenant pas la situation car je voyais que le ton montait et que certains policiers se moquaient de moi, j’ai demandé à mon frère de se rapprocher de moi. Et à ce moment là, un policier m’a invectivée, me rappelant que la «police c’était lui» et qu’il lâcherait mon frère quand il le voudrait. J’ai compris malheureusement qu’ils ne le lâcheraient pas ! Pourquoi l’ont-ils arrêté ? Cela je ne l’ai su que plusieurs jours après. En effet en parlant avec mon frère, celui-ci m’a expliqué la scène avant même que je sois arrivée : il s’apprêtait à sortir d’un hall d’immeuble et des policiers l’ont attrapé à l’intérieur même de l’immeuble. Ils ont commencé à le gifler et à l’insulter, le prenant apparemment pour quelqu’un connu des services de police. Mon frère leur a dit qu’il ne comprenait pas la situation et qu’il ne voulait pas avoir d’histoire et il est sorti du hall et c’est là qu’il a vu qu’il était encerclé d’une quinzaine de policiers (c’est au moment où je suis arrivé).
Puis, les policiers ont commencé à se moquer de lui, à le provoquer, à l’insulter et lui ont ordonné de «fermer sa gueule». Ils lui ont même dit qu’ils voulaient l’embarquer au poste même s’il n’avait rien fait. Je vais vous paraître peut être crue mais je pense sincèrement que sa tête d’arabe ne l’a pas aidé et l’a même enfoncé. Puis d’un coup, une voiture de police est arrivée, et là mon frère a pris peur et s’est sauvé. La poursuite a démarée, mon frère a été rattrapé, jeté à terre et battu à coups de pieds, de matraques, coups de poings et menotté. Certains des policiers se sont amusés à lui écraser le visage contre le sol alors qu’il était menotté. D’ailleurs, il en est ressorti défiguré, tête pleine de sang.
En voyant cette barbarie, je me suis mise à crier. J’étais choquée de voir que des policiers frappaient une personne gratuitement. Ils l’ont fait rentrer dans la voiture avec force. Le pire c’est que même dans la voiture les policiers ont continué à le taper : ils lui ont mis des coups de poings et des gifles sur le visage accompagnés d’insultes racistes (j’ai su cela après en parlant à mon frère). Une foule s’est amassée et en profitant de l’arrêt de la voiture, mon frère a réussi à se sauver, hurlant de douleurs. Et cette fois ci, les policiers ont réussi à le re-rattraper devant chez moi. Et ils ont continué à le reffraper, le pire c’est que c’était devant tout le monde. Ma mère, voyant son fils se faire maltraiter de la sorte, l’a pris dans ses bras et essayé de le protéger du mieux qu’elle pouvait en suppliant les policiers d’arrêter. Mais ils étaient déchaînés, ils ont frappé ma mère avec des coups de matraques ainsi qu’une de mes sœurs. Un policier m’a même pointé son arme me menaçant de tirer.
Les voisins, les passants (mères de familles, enfants, personnes âgées), choqués de voir cette scène de violence injustifiée et générée par des forces de l’ordre, ont demandé aux policiers d’arrêter de frapper ce jeune homme sans défense et en réponse ils ont eu droit à des jets de bombes lacymogènes. Sans défense, la population présente a commencé à subir les agressions tant physiques que verbales.
Finalement, mon frère a été emmené au commissariat. Le plus grave, c’est qu’il a été encore frappé là-bas jusqu’à ce qu’un médecin vienne constater ses blessures.
C’est ignoble de voir que des scènes de massacre — car il n’y a pas d’autre mot — se passaient dans un commissariat, endroit institutionnel.
Ma famille a été gravement blessée, plusieurs jours d’ITT ont été prescrits par des médecins. Pour ma part, j’ai été hospitalisée le soir même. Mon frère a été incarcéré à 4 mois de prison ferme et 4 mois de sursis pour «outrages, rébellion et incitation à l’émeute». Le mieux, c’est qu’on l’a accusé d’avoir frappé 6 ou 7 policiers alors qu’il était menotté du début jusqu’à la fin et n’a eu en aucun cas de comportements agressifs physiquement envers eux. «La justice est tellement bien faite» qu’il a mangé plusieurs mois de prison pour des faits qu’il n’a pas commis et il doit payer en plus des dommages et intérêts à des policiers qui ne sont pas du tout blessés mais qui en revanche l’ont frappé et frappaient sa mère sous ses yeux et ses sœurs. De plus, la justice n’a même pas pris en compte les témoinages des personnes présentes (plus d’une trentaine).
Nous avons porté plainte. Est-ce que cela va être pris en compte? Seul le temps nous le dira. Mais en attendant, nous devons vivre ou je dirais même survivre avec cette souffrance, cette injustice, cette corruption. Je ne veux pas faire la victime, mais on a beau être né dans des hôpitaux fançais, avoir étudié dans les mêmes écoles et universités françaises, avoir toujours vécu en France, certaines personnes nous demontrent par A+B qu’on n’a pas notre place ici. C’est très grave de voir cela dans un pays démocratique qui revendique les droits de l’Homme. Car dans cette affaire, nous avons été traités commes des sous-hommes, des bêtes, des… Cette histoire nous a totalement détruit.
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