Vidéosurveillance dans le Jura

Publié le par la Rédaction

La vidéosurveillance progresse dans le Jura

Dole, Saint-Claude, Morez ont des projets. Lons-le-Saunier également qui a déjà plusieurs dispositifs en fonctionnement. L’État encourage ces politiques avec de substantielles subventions.

Ras-le-bol. Ce sentiment est à l’origine de la plupart des projets de vidéosurveillance qui existent dans le département. À l’image de ce qui se prépare à Saint-Claude, par exemple. Début novembre, le maire Jean-Louis Millet expliquait dans nos colonnes que le système allait être mis en place plus vite que prévu pour faire face à la «recrudescence» d’une certaine forme de petite délinquance. L’élu dénonçait une série de «feux de poubelles, voitures esquintées». La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été les dégradations commises à la salle des fêtes. La ville avait déjà annoncé la mise en place de caméras dans le parking souterrain de la Côte Joyeuse. Cette fois, ce sont la place des Carmes où se font «de nombreux rassemblements nocturnes» et la rue des Écoles «où circulent beaucoup de jeunes», qui pourraient en bénéficier. «Les riverains en font la demande de manière récurrente. Mais nous déterminerons les lieux précis par une concertation avec la police municipale et la gendarmerie.» L’installation devrait démarrer dès le premier trimestre 2008. Une première tranche de travaux est estimée à 200.000 euros, subventionnée à hauteur de 84.000 euros. «C’est l’équipement du QG — qui devrait se trouver dans des locaux municipaux — et la connectique le plus cher. Je ne sais pas encore combien de caméras seront installées.» Le conseil municipal devrait entériner tout cela le 20 décembre.

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Même proximité dans le temps du côté de Dole. «Les travaux devraient commencer au début de l’année», commente Jean-Claude Protet, l’adjoint à la communication, aux affaires générales, internationales et à la sécurité. Au programme : seize ou dix-sept caméras réparties sur deux secteurs. Dans l’hyper centre-ville et aux Mesnils-Pasteur. «C’est une demande forte des habitants. Nous avons déjà fait une expérience sur des parkings des Mesnils-Pasteur, la délinquance a chuté de 80%», souligne l’adjoint de Gilbert BARBIER. Il s’agirait comme à Saint-Claude d’un système d’enregistrement d’images ensuite consultables par les services habilités, mais également pourvu d’une possibilité de les visionner «en direct» en mairie. Voire depuis le commissariat. Une proposition du préfet qui a également été faite à la ville de Lons-le-Saunier (lire par ailleurs). Le montant estimé des travaux est de 293.000 euros subventionné à hauteur d’environ 35% par l’État. «Nous en sommes à la phase technique. Nous avons notamment à choisir entre un système wi-fi et le câblage télé pour acheminer les images», termine Jean-Claude Protet.

Le dossier morézien est à peine moins avancé. «Le comité local de sécurité et de prévention de la délinquance l’a validé», précise le maire Jean-Paul Salino. «Nous sommes en train de finaliser le cahier des charges. A priori, nous pourrions bénéficier d’une subvention de l’État de 75.000 euros. Notre projet porte sur une douzaine de caméras. Nous avons listé, en collaboration avec la gendarmerie, les lieux difficiles à surveiller. Il s’agit de quelques secteurs en centre-ville, de bâtiments publics, des sorties de lycées et collèges…»


Lons : Une longueur d’avance…

La ville préfecture a déjà mis la vidéosurveillance en place sur la Maison commune, trois parkings et un passage souterrain à la gare. D’autres projets se profilent.

Le passage souterrain de la gare est l’équipement le plus ancien en matière de vidéosurveillance à Lons. Et ce système a déjà largement fait ses preuves. Le commandant Patrick Vey, adjoint au directeur départemental de la sécurité publique, se souvient d’au moins deux affaires, de tags et de vol, qui ont été résolues grâce à lui. La ville préfecture ne s’en est pas tenue là. Les parkings de la place de la Liberté, du 11-Novembre et de la rue Regard sont également filmés. La maison commune de la Marjorie est équipée de huit caméras intérieures et extérieures depuis environ un an. Le même genre de système est prévu pour la MJC. «Le dossier est budgété. Il coûte 30.000 euros subventionnés à 50% par l’État», commente le député-maire Jacques Pélissard. «Les marchés sont passés et les travaux devraient commencer dans les semaines à venir. Les caméras pourraient être opérationnelles début 2008.» La ville a d’autres projets dans ses cartons. «Nous pensons au centre social, par exemple», détaille Jacques Pélissard.

Pour l’instant, à Lons comme dans le reste du département, la vidéosurveillance est un enregistrement d’images. Il n’y a pas de visionnage «en direct». Question de budget : il semble difficile de payer du personnel pour surveiller en permanence des moniteurs. Mais le préfet a proposé à la ville préfecture et à Dole une centralisation des images dans les commissariats. Une idée à laquelle le député-maire lédonien se dit «ouvert».

293.365 euros au titre du FIPD

«Plusieurs millions ont été affectés au Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour l’ensemble de la France cette année. Cet argent a été réparti dans les départements en fonction de leur population et de la délinquance qu’ils ont à subir. Le Jura a obtenu 293.365 euros.» Ce sont ces fonds, explique Christian Cuchet, le directeur de cabinet du préfet Christian Rouyer, qui servent à financer les divers projets jurassiens de vidéosurveillance. «C’est la première fois que nous bénéficions de ces crédits», détaille Christian Cuchet, «et le préfet a souhaité qu’ils soient principalement utilisés pour porter des projets préventifs. Le conseil départemental de prévention de la délinquance a décidé de privilégier la vidéosurveillance. Ils sont affectés à 90% à cela. Le reste servira à financer des actions comme celles du CIDF (Centre d’information sur les droits des femmes, ndlr) sur les violences faites aux femmes.»

L’an prochain, ces fonds devraient appuyer des opérations de «prévention situationnelle». En clair, à améliorer l’urbain chaque fois que cela améliore la sécurité. Il peut s’agir, par exemple, de sécuriser des entrées d’immeubles ou de financer de l’éclairage public.

Presse jaune, 5 décembre 2007
(Jean-François Butet, Le Progrès).
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