Rafles racistes ici et maintenant
La police rafle - L’ANAEM déporte - Hortefeux fait du chiffre
En effet en 2006 ces populations ont représenté 25% des expulsés. Cela voudrait dire qu’environ 6.000 d’entre eux auraient été expulsés en 2006. Ce chiffre n’a pu être atteint que parce que certains ONT ÉTÉ EXPULSÉS À PLUSIEURS REPRISES, et sont revenus comme ils en ont le droit depuis l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union Européenne.
Même ressortissants de l’Union européenne, l’État français les empêche de travailler légalement en France pour pouvoir continuer à les expulser. En effet, tout est mis en œuvre pour ne surtout pas inciter les potentiels employeurs à embaucher des habitants en provenance de Bulgarie ou de Roumanie : celui qui souhaiterait les embaucher dans un des 62 métiers qui leur sont ouverts, devrait alors s’acquitter d’une taxe de 900 euros à destination de l’ANAEM (Agence Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations).
Ils sont donc destinés à rester touristes en France et être expulsables après trois mois de présence sur le territoire.
Cette même ANAEM est, dans le même temps, devenue une pièce maîtresse de la machine à expulser :
Le 26 septembre 2007 à Bondy, des policiers arrivent en masse, accompagnés de l’ANAEM et deux autocars spécialement affrétés pour reconduire en Bulgarie des habitants d’un bidonville. Les policiers les menacent de les embarquer et de les emprisonner manu militari s’ils refusent le «retour volontaire» qui leur est proposé (ce prétendu retour volontaire s’accompagnant d’une aide au retour dérisoire de 153 euros par adulte et 46 euros par enfant, «généreusement offerts» par l’ANAEM).
Le 10 octobre 2007 à Saint-Denis, même scénario, seule la destination change : la Roumanie. Tous les habitants acceptent cette «aide au retour» par peur de finir en prison en cas de refus. Ils doivent monter immédiatement dans les cars et sont renvoyés de France sans attendre.
La rapidité de la mise en œuvre de ce que nous souhaitons appeler une «déportation» laisse quatre enfants sur le terrain, séparés de leurs parents. Ces enfants finiront en garde à vue jusque tard dans la soirée, pour être ensuite répartis sur quatre foyers différents. Ils fuiront et rejoindront leurs familles grâce au soutien de membres de leurs familles qui se trouvent encore en France.
Le 17 octobre à Pierrelaye, alors que des militants associatifs constituaient, malgré le harcèlement policier quotidien, avec les habitants d’un bidonville des recours contre les OQTF (Obligation de quitter le territoire français) qui leur avaient été notifiées en septembre, l’ANAEM et la police choisissent d’accélérer les choses et passent à l’action. Comme dans les deux exemples précédent : autocars, direction Roumanie, escortés par la Croix Rouge.
Nous le voyons bien, la manière dont l’État met en place ce «retour volontaire» (absence dans la majorité des cas de traducteurs, proposition de retour volontaire à accepter dans l’instant, menace en cas de refus d’être envoyé en prison…) n’est qu’un simulacre.
Expulsions de Rroms roumains et bulgares
Du chiffre facile au mépris du droit
La LDH exprime sa plus vive indignation après les expulsions collectives du territoire français de Rroms roumains et bulgares intervenues le 1er octobre à Bondy et le 10 octobre à Saint-Denis, à l’initiative du préfet de Seine-Saint-Denis.
Au petit matin, les deux groupes de familles ont été évacués par la force publique de leurs terrains de fortune sur lesquels elles étaient installées, y abandonnant leurs effets personnels. Sommées de monter dans des cars affrétés pour l’occasion, des OQTF [Obligation de quitter le territoire] leur ont alors été distribuées ne faisant aucun cas de leur situation individuelle. Puis, sous la pression, elles ont été «invitées» à donner leur accord pour retourner immédiatement dans leur pays d’origine dans le cadre des procédures de retour humanitaire de l’ANAEM [Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations]. Ainsi en 4 heures, une centaine de Roumains et de Bulgares ont été expulsés ; dans cette précipitation, quatre enfants dont un de 10 ans ont même été scandaleusement oubliés seuls sur place…
Avec ces ressortissants européens qui pourront revenir sans délais, ces renvois faciles autant qu’absurdes augmentent les statistiques gouvernementales en vue d’atteindre les 25.000 reconduites à la frontière annoncées. L’absence d’informations précises dans leur langue des dispositifs proposés et d’instructions effectives au cas par cas, l’organisation de retours groupés comme l’impossibilité de tout recours dans de tels délais sont autant d’exemples du mépris du droit.
En conséquence, la LDH a décidé d’interpeller le ministre de l’Immigration en vue d’un rappel à l’ordre de ce préfet pour arrêter de telles pratiques. Parallèlement, la HALDE sera également saisie du caractère discriminatoire de ces actions ciblées auprès des Rroms roumains et bulgares. Enfin, un rapport détaillant la politique actuelle du gouvernement envers ces étrangers sera adressé dans les prochains jours au rapporteur spécial du CERD [Comité pour l’élimination de la discrimination raciale] à l’ONU.
En 1636, dans les registres municipaux d’une petite ville près de St-Maximin on lit : «baillé vingt sous aux Bouemiens pour faire passer les Indiens de ce lieu». Aujourd’hui l’ANAEM, officine gouvernementale, poursuit dans cette ancienne tradition, main dans la main avec la police.Les Rroms de Roumanie et de Bulgarie sont devenus de la chair à expulsion pour le gouvernement français. À plusieurs reprises, M. Brice Hortefeux a déclaré que l’entrée de ces pays dans l’Union européenne compliquait la réalisation de ses objectifs d’expulsions chiffrés à 25.000 par an.
En effet en 2006 ces populations ont représenté 25% des expulsés. Cela voudrait dire qu’environ 6.000 d’entre eux auraient été expulsés en 2006. Ce chiffre n’a pu être atteint que parce que certains ONT ÉTÉ EXPULSÉS À PLUSIEURS REPRISES, et sont revenus comme ils en ont le droit depuis l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union Européenne.
Même ressortissants de l’Union européenne, l’État français les empêche de travailler légalement en France pour pouvoir continuer à les expulser. En effet, tout est mis en œuvre pour ne surtout pas inciter les potentiels employeurs à embaucher des habitants en provenance de Bulgarie ou de Roumanie : celui qui souhaiterait les embaucher dans un des 62 métiers qui leur sont ouverts, devrait alors s’acquitter d’une taxe de 900 euros à destination de l’ANAEM (Agence Nationale d’Accueil des Étrangers et des Migrations).
Ils sont donc destinés à rester touristes en France et être expulsables après trois mois de présence sur le territoire.
Cette même ANAEM est, dans le même temps, devenue une pièce maîtresse de la machine à expulser :
Le 26 septembre 2007 à Bondy, des policiers arrivent en masse, accompagnés de l’ANAEM et deux autocars spécialement affrétés pour reconduire en Bulgarie des habitants d’un bidonville. Les policiers les menacent de les embarquer et de les emprisonner manu militari s’ils refusent le «retour volontaire» qui leur est proposé (ce prétendu retour volontaire s’accompagnant d’une aide au retour dérisoire de 153 euros par adulte et 46 euros par enfant, «généreusement offerts» par l’ANAEM).
Le 10 octobre 2007 à Saint-Denis, même scénario, seule la destination change : la Roumanie. Tous les habitants acceptent cette «aide au retour» par peur de finir en prison en cas de refus. Ils doivent monter immédiatement dans les cars et sont renvoyés de France sans attendre.
La rapidité de la mise en œuvre de ce que nous souhaitons appeler une «déportation» laisse quatre enfants sur le terrain, séparés de leurs parents. Ces enfants finiront en garde à vue jusque tard dans la soirée, pour être ensuite répartis sur quatre foyers différents. Ils fuiront et rejoindront leurs familles grâce au soutien de membres de leurs familles qui se trouvent encore en France.
Le 17 octobre à Pierrelaye, alors que des militants associatifs constituaient, malgré le harcèlement policier quotidien, avec les habitants d’un bidonville des recours contre les OQTF (Obligation de quitter le territoire français) qui leur avaient été notifiées en septembre, l’ANAEM et la police choisissent d’accélérer les choses et passent à l’action. Comme dans les deux exemples précédent : autocars, direction Roumanie, escortés par la Croix Rouge.
Nous le voyons bien, la manière dont l’État met en place ce «retour volontaire» (absence dans la majorité des cas de traducteurs, proposition de retour volontaire à accepter dans l’instant, menace en cas de refus d’être envoyé en prison…) n’est qu’un simulacre.
Il s’agit bien ici d’une «déportation» organisée par l’État sous couvert de retour volontaire.
HALTE AUX RAFLES ! HALTE AUX DÉPORTATIONS !
Des soutiens de Saint-Denis, Saint-Ouen, Bagnolet, du Val d’Oise…
Tract distribué à la manif du 20 octobre 2007 à Paris
Tract distribué à la manif du 20 octobre 2007 à Paris
Expulsions de Rroms roumains et bulgares
Du chiffre facile au mépris du droit
La LDH exprime sa plus vive indignation après les expulsions collectives du territoire français de Rroms roumains et bulgares intervenues le 1er octobre à Bondy et le 10 octobre à Saint-Denis, à l’initiative du préfet de Seine-Saint-Denis.
Au petit matin, les deux groupes de familles ont été évacués par la force publique de leurs terrains de fortune sur lesquels elles étaient installées, y abandonnant leurs effets personnels. Sommées de monter dans des cars affrétés pour l’occasion, des OQTF [Obligation de quitter le territoire] leur ont alors été distribuées ne faisant aucun cas de leur situation individuelle. Puis, sous la pression, elles ont été «invitées» à donner leur accord pour retourner immédiatement dans leur pays d’origine dans le cadre des procédures de retour humanitaire de l’ANAEM [Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations]. Ainsi en 4 heures, une centaine de Roumains et de Bulgares ont été expulsés ; dans cette précipitation, quatre enfants dont un de 10 ans ont même été scandaleusement oubliés seuls sur place…
Avec ces ressortissants européens qui pourront revenir sans délais, ces renvois faciles autant qu’absurdes augmentent les statistiques gouvernementales en vue d’atteindre les 25.000 reconduites à la frontière annoncées. L’absence d’informations précises dans leur langue des dispositifs proposés et d’instructions effectives au cas par cas, l’organisation de retours groupés comme l’impossibilité de tout recours dans de tels délais sont autant d’exemples du mépris du droit.
En conséquence, la LDH a décidé d’interpeller le ministre de l’Immigration en vue d’un rappel à l’ordre de ce préfet pour arrêter de telles pratiques. Parallèlement, la HALDE sera également saisie du caractère discriminatoire de ces actions ciblées auprès des Rroms roumains et bulgares. Enfin, un rapport détaillant la politique actuelle du gouvernement envers ces étrangers sera adressé dans les prochains jours au rapporteur spécial du CERD [Comité pour l’élimination de la discrimination raciale] à l’ONU.
Ligue des droits de l’Homme, 19 octobre 2007